Au beau milieu des années 80, une déferlante appelée Europe submerge le monde avec son album "The Final Countdown". Radio, télévision, des ventes par millions, le groupe suédois décroche le jackpot ce qui ne laisse par indifférentes de nombreuses jeunes formations en quête d’identité qui éclosent en nombre et qui se disent, finalement, qu’ "être riche et bien portant, c’est mieux que pauvre et malade… " ! Bienvenue donc aux Treat, Dalton…et Da Vinci qui, à l’époque et suivant l’exemple de leur glorieux aîné, investissent dans les permanentes et les tenues bien moulantes et proposent un hard FM chromé "agressif mais pas trop", largement inspiré de leur glorieux aîné.
Les 'majors' qui avaient alors raté le bon wagon font leur marché et misent sur des formations "à fort potentiel" .Dans ce contexte, Da VINCI a la chance de décrocher un deal avec Polygram pour la sortie en 1987 de son premier album éponyme, puis en 1989 de ce "Back In Business".
L’inconvénient avec les multinationales, c’est l’exigence d’un rapide retour sur investissement qui ne laisse que peu de temps au mûrissement des jeunes valeurs : un ou deux albums et puis s’en vont !
Et c’est exactement ce qui s’est passé avec pas mal de formations dont Da Vinci, ces derniers ayant publié deux albums avant de sombrer dans l’anonymat.
MTM nous donne l’occasion cette année de (re)découvrir le groupe. Après avoir réédité le 1er opus en début d’année, c’est au tour de "Back in Business" de retrouver une seconde jeunesse.
Le parallèle avec Europe est ici évident tant l’influence du groupe suédois transpire au détour de chaque morceau mais force est de reconnaître que l’ensemble est parfaitement exécuté tant au niveau des compositions, solides, que de la production, brillante et en net progrès par rapport au 1er album du groupe.
La musique est articulée autour de claviers omniprésents qui tissent une toile mélodique sur laquelle viennent se greffer tous les ingrédients propres au genre FM : rythmiques tranchantes, soli inspirés, lignes de chant claires et chœurs mélodiques. Sur ces deux derniers points, Lars Aass accompli un honnête boulot même s’il n’atteint pas, il faut le reconnaître, le niveau (élevé) de sa référence, Joey Tempest.
Les onze titres présentent les multiples facettes du groupe, un bon équilibre entre morceaux rapides (Touchdown, 9 and 10, Blame it on the radio), mid tempo (call me a liar, Pink champagne, Holfing back the tears) et belles ballades (Young hearts, Turn down the lights, Circus maximus).
L’ennui n’est donc pas au rendez-vous et tout ceux qui apprécient encore Europe version 80’s apprécieront forcément cette galette très, très inspirée du modèle suédois. On pourra bien sur être critique quand à la démarche artistique, peu originale. Je retiendrai surtout, pour ma part, le bon moment que l’on passe à l’écoute de cet album qui a déjà près de 18 ans d’âge mais qui, finalement, ne sonne pas 'daté' (remastérisé tout de même) et nous replonge avec plaisir dans l’ambiance dorée de cette époque. Ah, nostalgie, quand tu nous tiens !