Cela fait déjà quatre ans que les Parisiens de Harsh pointent leurs crinières et leurs leggins léopards au milieu du paysage hard rock hexagonal. 2018 les avait vus offrir un premier EP ("Slave") ainsi que deux singles supplémentaires. Après avoir partagé la scène avec Inglorious, Anvil ou Loudness, le quatuor sort enfin son premier album dont le tigre de la pochette et le patronyme ("Out Of Control") semblent être synonymes d’une certaine sauvagerie toujours bienvenue lorsqu’il s’agit de se lancer dans un opus de ce genre musical.
Et dès le single ‘Good Lovin’ ’ qui ouvre les hostilités, les points sont mis sur les i. Bon gros riff typique des 80’s, refrain catchy et chœurs virils accompagnant un chant parfaitement maitrisé, tous les ingrédients sont présents pour lâcher les headbangings. Mais si de nombreux éléments confirment qu’Albert Arnold et ses potes ont été biberonnés aux Mötley Crüe, Guns’n’Roses et consorts, la recette ne souffre d’aucun goût de réchauffé. Tout d’abord, ces mecs respirent l’authenticité et la sincérité en balançant une énergie à la fois communicative et domestiquée. Il est ainsi difficile de résister aux futurs hymnes que sont ‘Fire At Will’ ou ‘Make The Law’ qui feront fureur dans la fosse et dont les refrains seront repris à gorges déployées.
Autre point fort de cet album, les deux power ballads qui, loin de sombrer dans le sirupeux, apportent une couleur US rutilante que ne renieraient pas Skid Row (‘Believe Me I’m Alive’) ou Poison (‘A Better Tomorrow’). Et puis il y a la variété des approches qui renforce l’efficacité d’un opus qui concentre ses propos sur à peine plus de trente minutes. ‘The Sound She Does’, avec son intro jazzy et son groove qui n’est pas sans rappeler le meilleur Extreme, est le meilleur exemple d’un ensemble multipliant les influences tout en les digérant parfaitement, gardant ainsi toute sa cohérence. L’excellent solo de ce titre prouve également que les quatre musiciens sont loin d’être des manches et que ce genre musical ne confond pas énergie et simplisme.
En prenant son temps pour sortir son premier méfait longue durée, Harsh a réussi à laisser maturer son art pour frapper un grand coup d’entrée. "Out Of Control" est loin d’être une simple resucée des albums que les années 80 ont pu offrir. Il fait preuve à la fois de richesse et d’efficacité pour un résultat déjà personnel, même si les influences paraissent évidentes. Avec cet opus, les Parisiens s’imposent directement aux côtés de Blackrain comme faisant partie des leaders d’une scène hard rock française qui a besoin de telles formations pour gagner en crédibilité au sein du paysage rock hexagonal.