En 2005, Helloween est revenu aux sources de ce qui a fait son succès dans les années 80 en proposant un nouveau volet de ses célèbres albums Keepers of the seven keys sortis en 1987 et 1988. Ce disque appelé Keeper of the seven keys - The Legacy a vu le groupe au sommet de son art depuis l’arrivée de Andi Deris au chant en 1994. Et malgré les sceptiques qui regrettent encore les départs de Kai Hansen (guitare) et de Michael Kiske (chant) et qui doutaient de la capacité du groupe à donner une suite digne de ce nom à ce qui reste le fer de lance du métal mélodique, Helloween a su se montrer digne de son passé.
S’en est suivi logiquement une longue tournée et fort du succès de celle-ci, la formation propose donc le troisième album live de sa carrière, après Live in the UK en 1989 et le High live en 1996, le tout en format CD et DVD. Mais comme son titre l’indique, ce live est pratiquement complètement consacré aux trois albums de la trilogie Keeper, à l’exception de quatre titres sur le premier CD.
Ce live enregistré le 25 Mars 2006 à Sao Paulo montre une formation enfin apaisée après des turbulences, suite au départ de Roland Grapow (guitare) et de Uli Kusch (Batterie) en 2001, pour former Masterplan. Tout ceux qui ont vu le groupe sur cette tournée sont d’accord pour dire que les sourires retrouvés en son sein lui ont été bénéfiques aussi bien en terme d’image qu’en terme de compositions. Helloween n’a rien perdu avec Andi Deris et le récemment arrivé Sacha Gerstner (guitare) ayant apporté une grosse part de l’écriture aux cotés de Michael Weikath. A la production de ce disque, on retrouve Charlie Beauerfeind qui retranscrit à merveille l’ambiance très chaude de ce concert, le public brésilien étant très présent sur pratiquement chaque morceau.
Et il en résulte un album live indispensable à tout fan de Heavy métal mélodique qui se respecte. Les grands titres du passé de Helloween se mêlent à merveille aux titres plus récents qui passent avec brio l’épreuve du live. Au chant Andi Deris arrive à se hisser au niveau de Michael Kiske pour les compositions les plus anciennes surtout que ce live présente des parties de chant particulièrement difficiles. On retrouve déjà toutes les pièces les plus complexes des trois Keeper, avec pas moins de quatre titres de plus de 10 minutes dont les mythiques Halloween et Keeper of the seven keys rendus à merveille. Ceux-ci, sur plus de 13 minutes - une durée inhabituelle dans le speed métal - montrent le talent de Helloween pour proposer des compositions à tiroirs, avec le très progressif Halloween, une véritable histoire contée en musique et l’hymne Keeper of the seven keys avec son refrain magistral.
On retrouve aussi les autres titres les plus célèbres des Keepers I et II : Eagle fly free, Future world, Dr Stein, I want out, quatre classiques absolus du groupe et du heavy speed metal en général, repris très correctement par Andi Deris avec notamment une version dantesque de Future World et son public en fusion. On notera aussi la présence de A tale that wasn’t right, extrait du Keeper I, un titre plus méconnu qu’on redécouvre en concert avec plaisir.
Plus récents et tirés du dernier volet des Keeper de 2005 : le single Mrs God, très court et bien dans la tradition fun de Helloween, et surtout les trois titres majeurs de ce double album, King for a 1000 years, Invisible man et Occasion avenue.
Et enfin on retrouve ainsi avec plaisir deux titres de The dark ride, assez controversé à sa sortie, Mr Torture et If i could fly, le premier explosant en live, dans une construction plus sombre et surprenante et le second gagnant un peu en puissance dans ce contexte. Pour finir, citons « Power », le tube de l’ère Deris sorti en 1996 sur The time of the oath et qui reste un véritable hymne en concert.
Au final, Helloween prouve que sa position parmi les leaders de la scène speed métal mélodique n’est pas usurpée tant ce double album en concert est indispensable de bout en bout. Helloween vit donc parfaitement entre son passé glorieux et un présent qui n’a guère à rougir devant ce qui a été fait. Ce disque en est la plus belle preuve…