MONUMENTS: In Stasis (METALCORE,Djent) : avis / chronique à lire sur Music Waves

Monuments existe depuis 15 ans et semble se chercher depuis le début. Et ce ne sont pas les changements de line-up incessants qui ont arrangé les choses. C’est bien simple, le groupe a épuisé pas moins de cinq chanteurs en une décennie, pour des raisons diverses et variées. Avec ce quatrième album, "In Stasis", les Anglais hésitent toujours entre djent et metalcore, ne parvenant qu’à de rares moments à faire la synthèse entre les deux styles. Mais la bonne nouvelle, c’est qu’ils ont trouvé un chanteur véritablement impressionnant en la personne du nouveau venu, Andy Cisek.

En effet, s’il y a bien une nouveauté dans la musique de Monuments, c’est du côté des prouesses vocales de son nouveau frontman qu’il faut la chercher. Aussi à l’aise en chant clair qu’en chant hurlé, et passant de l’un à l’autre avec une facilité déconcertante (‘Opiate’, ‘Collapse’), il va même jusqu’à occulter complètement la performance de Spencer Sotelo, le chanteur de Periphery invité sur le titre ‘Arch Essence’. Et surtout, il permet à Monuments de trouver une identité plus marquée et plus solide que sur son album précédent, "Phronesis". C’est notamment le cas sur les excellents ‘Cardinal Red’, ‘False Providence’ et ‘The Cimmerian’, où le groupe assume véritablement son djentcore puissant, allant même jusqu’à intégrer quelques passages atmosphériques hérités de son principal modèle, Tesseract.

Mais même si cette référence reste l’influence majeure de Monuments, le groupe peine toujours à faire la synthèse entre djent et metalcore, si bien qu’il flirte plus d’une fois avec les clichés de chacun des genres, en particulier des alternances entre chant clair et chant hurlé bien trop prévisibles et des riffs qui ne brillent pas toujours par leur originalité (‘No One Will Teach You’, ‘Somnus’, ‘Makeshift Harmony’). Il en résulte un sentiment inévitable de lassitude à mi-parcours de l’écoute attentive de l’album, sentiment renforcé par des structures assez similaires d’un morceau à l’autre, malgré des refrains souvent accrocheurs.

Malgré tout, l’identité musicale de Monuments tend à s’affirmer un peu plus avec ce "In Stasis" très dense. Espérons qu’un line-up plus stable à l’avenir permette aux Anglais d’approfondir les idées qu’ils ne font qu’effleurer sur cet album et leur donne l’occasion de devenir le groupe référence de djentcore moderne qu’ils aspirent à devenir.

MONUMENTS

IN STASIS

CENTURY MEDIA RECORDS

METALCORE