MICHAEL SCHENKER GROUP (MSG): Universal (HARD ROCK) : avis / chronique à lire sur Music Waves

L’an passé, pour ses 50 ans de carrière, Michael Schenker avait redonné vie à son légendaire MSG après dix ans d’absence. "Immortal", avec son line-up quatre étoiles et ses prestigieux et nombreux invités, avait remporté l’adhésion des foules. Le blond guitariste a décidé de ne pas laisser la flamme perdre en brillance. Il nous propose aujourd’hui un "Universal" attendu avec impatience par ses suiveurs, fidèles à cette légende de la Flying V depuis ses débuts à l’âge de seize ans sur le "Lonesome Crow" des Scorpions.

Comme d’habitude, d’un album à l’autre, c’est la valse des talents autour de The Axeman. Si Ronnie Romero (Lords Of Black, The Ferrymen) a pris du galon en passant du statut d’invité à celui de chanteur titulaire et que Ralph Sheepers (Primal Fear) survit au turnover, les nouveaux invités se bousculent au portillon. Michael Kiske (Helloween) et Garry Barden (MSG) sont de ceux-là, tout comme Barend Courbois (Blind Guardian) et la triplette Bobby Rondinelli, Tony Carey et Bob Daisley, tous anciens membres de Rainbow.

Une fois de plus cette liste de grands noms fait saliver, et exhale des senteurs 80’s qui viennent titiller les narines. Réunir façon one shot des musiciens de différents horizons peut rendre périlleuse la quête de l’osmose, sans compter le risque encouru par tout guitar-hero qui se respecte de succomber au syndrome de la prédominance envahissante. L’Allemand n’est pas tombé dans ce piège, quant à ses petits camarades, ils sont parvenus à allier leurs forces en donnant l’impression de tourner ensemble depuis des lustres.

La patte du Schenk laisse néanmoins des traces dans bien des recoins de l’œuvre. Le vieux briscard n’a pas toujours la forme olympique sur toutes ses productions, mais sur cet "Universal" il retrouve la verve de ses jeunes années. L’inspiration tutoie ici celle de ses années bénies, celles des premiers albums qui ont construit sa légende de travailleur solitaire après qu’il eut quitté U.F.O. Cette décennie où Rainbow entamait sa cure post-Dio et où le divin frontman commençait son aventure en solo. La nostalgie de la belle époque a dû caresser l’icône à la six-cordes pour qu’il revienne à ses premiers amours et sorte, calqué sur ses inspirations d’antan, un opus couleur sépia. Composer un titre en l’honneur de Ronnie James en sera la cerise sur ce gâteau.

Ce 'A King Has Gone', interprété par Michael Kiske est précédé de 'Calling Baal', intro jouée au synthé Moog par Tony Carey qui rappelle celle de 'Tarot Woman' (Rainbow), titre dans lequel explosait le talent de Dio. Rondinelli, et Daisley se mêlent à cet hommage haut en couleurs où Schenker envoie un solo caractéristique de ses premières années en solitaire. Cette émeraude n’est pas la seule pierre précieuse de ce petit bijou qu’est "Universal". 'Emergency', sa tonitruante entrée en matière, résonnera longtemps dans le cœur des amateurs du génie de la six-cordes. Chantée de voix de maître par Romero, elle est enluminée d’un solo qui ramène à la grande époque de l’instrumental 'Into The Arena' (The Michael Schenker Group). 'Under Attack', ses chœurs porteurs et son essence 80’s, tout autant que le prenant 'London Calling' qui évoque les travaux de Romero avec ses deux groupes de prédilection, convaincront avec force tous les aficionados du genre.

Porté par un chanteur d’exception dont la voix si particulière teinte indéniablement toutes les partitions qui lui sont dévolues, cette nouvelle production du divin guitariste démontre que le vrai talent s’inscrit dans la durée. A 65 ans il en a encore sous la pédale et redonne ici à son MSG une seconde jeunesse. Le bel objet nostalgique que voilà !

MICHAEL SCHENKER GROUP (MSG)

UNIVERSAL

ATOMIC FIRE RECORDS

HARD ROCK