Depuis combien de temps n’avez-vous pas pris une claque ? Je veux dire au sens « musical » du terme bien sûr. Personnellement, ça m’arrive assez souvent mais il faut dire aussi que je passe mon temps à chercher des perles rares et depuis que je suis tombé de dessus, je peux dire que The Gift fait partie des trouvailles rares et précieuses.
L’album est composé de 2 suites, « Awake and dreaming » de plus de 40 minutes et « Fountain of Ash » d’une trentaine de minutes.
« Awake and dreaming » s’étale sur les 12 premiers morceaux de l’album. Chaque titre est une courte séquence plus ou moins indépendante s’enchaînant à la suivante… Mais la force de The Gift est surtout à chercher dans la diversité de leur musique car le groupe mélange allégrement le néo-progressif, le folk rock, le progressif symphonique, l’ambiant et parfois même le hard rock avec une aisance rarement entendue sur un premier album.
Ce qu’il y a d’impressionnant avec cet album, c’est que, je n’ai pas l’impression d’entendre un clone de Genesis ou de Marillion, sans que la musique puisse être qualifiée de révolutionnaire. Cela est probablement dû aux samples et autres effets programmés qui, à l’instar des albums de Sylvan, ancre The Gift dans notre époque.
Musicalement, leur travail nous renvoie également aux débuts de Spock’s Beard période « The Light », ce qui peut donner une assez bonne idée du niveau de l’album. Comme dans toute bonne suite qui se respecte, certains thèmes sont utilisés plusieurs fois (« Little Red Rooftops ») afin de construire un tout cohérent et le thème musical final (« Awake and dreaming ») est vraiment de toute beauté.
« Fountain of Ash » est aussi très réussie, notamment sur le début (le morceau d’ouverture instrumental me fait penser à « Hyperventilate » de Frost). La suite utilise les mêmes ingrédients que ceux précités avec une touche de Pink Floyd également ce qui n’est pas pour me déplaire.
A la première écoute, j’aurais juré que le groupe était américain (à cause des passages intimistes au piano ou à la guitare très « song-writers ») mais en fait il s’avère qu’ils sont anglais. Le chanteur, très présent (peut-être un peu trop pour certains), vous rappellera tour à tour Geoff Mann de Twelfth Night ou encore Neil Hannon de Divine Comedy. Il participe pleinement à la réussite de l’album, et en plus il est multi-instrumentiste… Cela vous ne vous rappelle pas quelqu’un ? L’histoire du rock progressif est un éternel recommencement…
Vous trouvez que j’exagère ? Que je m’emporte ? Allez donc parcourir la toile à la recherche d’articles sur ce groupe et vous vous apercevrez que l’engouement pour cette œuvre est unanime. The Gift a bien choisi son nom. Cet album est un don. Un grand groupe est né…