Sylvan nous avait prévenu… Deux albums devaient sortir à un an d’intervalle et si le premier, « Posthumous Silence » qui s’est avéré être une réussite totale, était censé suivre les traces progressives de leurs productions précédentes, le second devait explorer un courant plus FM…
Sylvan ne nous a pas trompé sur l’idée générale de ce « Presets »... Mais les préjugés sur le coté pop ne doivent surtout pas nous faire oublier que la formation est talentueuse et que leurs premiers opus n’étaient pas exempts de ces aspects plus commerciaux.
Avec des compositions bien plus courtes et épurées que sur « Posthumous silence », il est certain que le premier contact dans sa globalité peut déstabiliser. L’immersion n’est pas totale et il peut être difficile au premier abord d’adhérer à un contenu moins grandiloquent et plus - ouvrez les guillemets - simpliste.
Pourtant il serait dommage de rester sur cette première impression. Car la Sylvan’s Touch est toujours bel et bien présente. Le chant, toujours aussi travaillé et expressif, continue à faire des merveilles tout comme le travail mélodique donnant des chansons encore plus catchy que précédemment. Et si les premières mesures de la plupart des titres paraissent téléphonés et sans réelle saveur, les différents développements (refrains, cassures) entrainent irrémédiablement l’auditeur à revoir son jugement sur la majorité des morceaux et au final reconsidérer ses premières sentiments.
Il faut cependant, et en toute objectivité, reconnaitre que sur la longueur un certain affaiblissement se fait sentir, dû à une suite de titres (8 à 11) en deçà de ce qu’a l’habitude de nous proposer Sylvan. Ce défaut est heureusement minimisé grâce au dernier morceau qui apporte un regain d’intérêt et devrait mettre tout le monde d’accord avec ses douze minutes de rock progressif mélangeant douceur et nervosité, avec ses changements de plans, de rythmes et surtout ses chœurs féminins absolument mémorables ou encore sa fin très atmosphérique.
Une fois de plus, je m’incline devant le savoir-faire et le talent de cette formation absolument hors norme. Mais je ne pourrais que leur conseiller de revenir à leurs premiers amours dans lesquels ils excellent - un posthumous silence II, le retour et peut être un Posthumous silence III, la revanche - ou bien d’éviter le creux assez pénalisant de fin d’album.