CROWN COMPASS: The Drought (METAL PROGRESSIF) : avis / chronique à lire sur Music Waves

La séparation de Textures en 2017 a laissé des traces et beaucoup de regrets. C’est sans doute pour ça que son guitariste, Joe Tal, et son chanteur, Daniel De Jongh, ont pris trois ans pour remonter un projet ensemble, et encore deux ans de plus pour sortir ce premier album sous le nom de Crown Compass. Ce n’est pas non plus un hasard si les textes de "The Drought", qui a tout d’un concept album, tournent tous autour de la difficulté des individus à trouver leur place dans un groupe et dans la société, et de la culpabilité qui en découle. Pourtant, même si les deux musiciens ont trouvé une section rythmique trois étoiles pour donner vie au projet, en débauchant de chez Our Oceans Robin Zielhorst (ex-Cynic) à la basse et Yuma van Eekelen à la batterie, les fans de Textures qui espèrent retrouver l’esprit djent et metalcore progressif de "Dualism" et de "Phenotype" risquent fort d’être au mieux déstabilisés et au pire déçus par "The Drought".

Bien sûr, l’objectif de Crown Compass n’est pas de faire un Textures bis, et c’est tant mieux. D’ailleurs, même si les influences mathcore de Textures se retrouvent parfois dans Crown Compass, au détour de certains titres aux structures chaotiques (l’excellent ‘Ecdysis’), c’est plutôt le thrash metal qui domine ici. Un thrash pleinement assumé dans les riffs (‘The Drought I et II’) et les solos de Joe Tal et tempéré par des incursions death metal héritées du Textures des débuts, en particulier "Drawing Circles". C’est d’autant plus surprenant que, ni Joe Tal, ni Daniel De Jongh n’officiait au sein du groupe à l’époque.

Mais ce qui manque le plus à "The Drought" sont deux ingrédients essentiels qui l’empêchent de tenir pleinement ses promesses : de vraies lignes mélodiques et un peu de modernité. Crown Compass semble étrangement en avoir conscience en ouvrant l’album avec un titre folk acoustique (‘Send Your Words’) et en parsemant certains morceaux de quelques breaks atmosphériques (‘Transborder Migration’, ‘A Limited Number Of Heartbeats’). Ce n’est pourtant pas suffisant pour empêcher l’auditeur de décrocher à mi-parcours malgré la technique remarquable de chaque musicien (mention spéciale à Robin Zielhorst et ses lignes de basse dantesques sur ‘Gilbert’).

Avec "The Drought", Crown Compass tente le pari du thrash metal progressif, sans vraiment transcender le genre malgré la technique impressionnante de chacun de ses membres. Mais un déluge polyrythmique et des riffs à 200 à la noire n’ont jamais conférer une réelle identité à un projet musical. Finalement, comme souvent, c’est ce qui manque le plus à ce nouveau super groupe.

CROWN COMPASS

THE DROUGHT

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