The Big Deal est un nouveau combo issu de l’usine à groupes Frontiers. Le label italien a choisi ici de propulser sur le devant de la scène deux chanteuses inconnues du grand public en les associant à trois gaillards dont un seul connaît à ce jour une certaine notoriété : Allessandro Del Vecchio, le chouchou de la maison transalpine. Mis à part le multi-instrumentiste local, les autres membres du combo sont serbes. "First Bite" est le nom donné à leur premier essai.
La première chose qui saute aux yeux lorsque on découvre les trois singles tirés de cet opus et proposés sur le Net, c’est que les deux dames sont charmantes. De toute évidence, vu les tenues revêtues, les minauderies et les déhanchements affichés, l’atout charme est largement mis en avant. Habitué à rencontrer fréquemment des frontwomen favorisées par la nature au micro des formations optant pour la diversité, l’auditeur averti se dit tout de même que jouer cette carte à ce point, c’est probablement planter un arbre pour cacher une forêt...
Le mélomane ne tarde pas à se faire son idée sur ce dont il est question : un hard rock/metal mélodique de base aux forts relents 80’s. Les efforts majeurs consentis sur ce "First Bite" portent sur les riffs de Srdjan Brankovic (Ronnie Romero) qui, sur les titres les plus musclés, sont correctement calibrés, et sur les mélodies radiophoniques à outrance qui peuvent parfois accrocher. Parsemées, en mode classique ou symphonique, de quelques interventions - ponctuellement désuètes - au clavier de sa compagne, les onze partitions affichent une simplicité confondante. Si quelques refrains attirent l’attention à la première écoute ('Never Say Never', 'Sensational'), ils ne donnent pas une irrépressible envie d’y revenir. Quand ils tombent à plat, ce qui est fréquent, on frôle l’insipide. Coincés entre les fantômes de Lita Ford et d’une Pat Benatar métallique, les compositions exhalent souvent des parfums surannés d’Eurovision.
Ce premier essai de The Big Deal n’est pas vraiment une bonne pioche pour le label italien. A trop vouloir jouer la carte de la séduction féminine et de la mélodie facile, le groupe ne parvient qu’à satisfaire les yeux de l’auditeur testostéroné en oubliant d’apporter du plaisir durable à ses oreilles. Voilà qui est probablement dommage pour son guitariste au vu des idées créatrices qui sortent parfois de sa six-cordes. Il convient dès lors de remercier le combo pour ses clips, d'écouter une paire de fois le produit, puis de vite passer à quelque chose de plus consistant.