Imaginez un mélange Symphony X / Dream Theater : jusque là rien d’extraordinaire bien au contraire, la scène prog regorge de tels groupes ! Ajoutez à cela une voix féminine à la Nightwish : plus rare mais ils sont quelque uns dont les derniers petits nouveaux français de Lux Aeterna… Enfin et pour couronner le tout, saupoudrez d’une pincée de Messhuggah !!!! Alors là, je n’ai pas en magasin : ou alors si -peut-être- les fous furieux d’Aghora en plus complexe (imaginez !!)
C’est dans cet état d’esprit et après l’intro instrumentale « Traces » débutant par des ambiances arabisantes à la Orphaned Land que ce « Transcendental » nous plonge dans un « Blood » typiquement Symphony X dans ses mélodies…
Mais c’est ensuite que les choses se corsent avec un « Dreadful Angel » aux riffs syncopés sonnant très Messhuggah enchaînant avec un métal prog technique à la Dream Theater… Et la complexité ne s’arrête pas là en nous gratifiant de breaks emmenés par des violons qui nous transportent dans un piano bar de jazz !
Les titres qui suivent (et en particulier « Phantoms ») ne dérogent pas à la règle établie dès les premiers titres, à savoir ce métal progressif heavy symphoniques avec des influences Messhuggah tant par sa rythmique saccadée propre au groupe américain que ses passages jazzy et ses soli vertigineux…
Une chose est certaine avec To-Mera : on ne fait pas dans la facilité et encore moins dans la dentelle et si le pavé peut paraître imbuvable, ce n’est qu’une impression tant la technicité évidente est mise au service de riffs heavy implacables ou de mélodies tout aussi imparables !
Le seul réel bémol concerne le chant grandiloquent de Julie Kiss. Loin d’être désagréable (quoique pouvant être usant à la longue), il ajoute à la complexité de cet enchevêtrement de strates techniques et rageuses qui n’en avait pas besoin au point de rendre l’ensemble difficilement digeste…
Musicalement, il est indéniable que la formation a un très haut niveau et il en faut pour arriver à synthétiser toutes les influences précitées et surtout garder une cohérence mélodique !
Et donc pris individuellement chaque titre est d’une richesse incroyable. Cependant, sur l’ensemble de l’album, la complexité tue la complexité et une écoute attentive d’une traite devient très difficile !
En bref, l’exercice de style était hyper risqué et osé et, au final, le pari n’est que partiellement gagné !
Pour faire une comparaison imagée, le funambule To-Mera arrive à garder l’équilibre sur le fil du rasoir qui mène au succès mais ne parvient pas à rejoindre le cap de la terre promise en raison du souffle grandiloquent de Julie Kiss qui, bien que charmant, déstabilise un ensemble qui devient vacillant voire précaire... Dommage, mais à suivre de très près tant le potentiel entre-aperçu sur ce « Transcendental » est énorme !