En écoutant l’album solo d’un violoniste, l’auditeur non-averti pourrait s’attendre à entendre un disque fait par et pour des violonistes, avec un instrument omniprésent et absolument central dans les compositions. Mais évitant l'écueil, l’instrument de Jonas sait se fondre dans la masse pour mettre en lumière les ambiances mélancoliques de l’album. Il y a même un côté bande originale de films sur des titres comme le lancinant ‘Après La Pluie’, ‘1992’ ou encore ‘Ode A La Lumière’.

Empreinte de fragilité, la musique de Jonas Dufrêne déploie la plupart du temps des sonorités délicates et des atmosphères pluvieuses et automnales. Quelques morceaux parviennent néanmoins à s’extirper de ce modèle, comme le ‘Aviaesh’ et ses teintes jazzy faisant penser à du GoGo Penguin avec un chant féminin envoûtant, ou encore le surprenant ‘Comptine’ qui verse dans le trip-hop.

Si les morceaux sont globalement assez lents, afin de poser une ambiance traînante, quelques titres apportent au contraire un peu de dynamique pour nuancer le tableau. C’est le cas du très bon ‘Agape’, toujours avec son chant féminin exquis, et de ‘Rue Marais’ et son solo de claviers pouvant rappeler ‘Riders On The Storm’ de The Doors.