Jusqu’à présent le navire Alestorm vogue sur la voie du succès. Le groupe enchaîne les disques et triomphe partout où il passe. Son côté enfantin pouvant sembler ridicule a ses détracteurs et sa formule est tellement huilée qu’elle peut lasser. C’est le danger qui guette nos pirates écossais, à force de foncer ils risquent de rencontrer une tempête qui pourrait les faire vaciller. "Seventh Rum Of A Seventh Rum" (il n’est pas utile d’expliquer la source d’inspiration du titre) a des allures de pari. Alestorm doit montrer qu’il peut continuer à enchaîner sans se répéter.
L’équipe n’a pas changé, les invités sont les mêmes avec Captain Yarrface au chant et Patty Gurdy à la vielle à roue, et le sérieux n’est pas pour tout de suite avec les onze titres aux thèmes explicites. D’entrée avec ‘Magellan’s Expedition’ l’auditeur est plongé dans l’univers fun, décapant et folk du groupe. Le titre a des allures d’hymne avec un excellent refrain, un clavier bien mis en avant, un côté dansant irrésistible et le chant abrasif d’un Christopher parfait capitaine de navire.
Après cette entame réussie le disque ne baisse pas le pavillon. Il y a un aspect conté qui ressort et donne l’impression d’être à bord du bateau avec le groupe. Les mélodies folk fonctionnent à merveille, leur côté entraînant donne envie de lever son verre, avec un côté épique irrésistible au travers de refrains efficaces et de riffs et soli de guitares et de clavier bien troussés.
En parallèle, on fera ressortir des titres barges, délires festifs sans prise de tête qui font la force d’Alestorm. ‘Cannonball’ et ‘P.A.R.T.Y.’ sont portés par un clavier dans un esprit 80’s. Les refrains fédérateurs et les chœurs à boire irrésistibles donnent furieusement envie de danser. Dans le même esprit direct et fun, ‘Come To Brazil’ a tout d’un hymne délicieusement fou porté par un refrain qui rentre dans le crâne en un rien de temps.
Les esprits chagrins trouveront que ce "Seventh Rum Of A Seventh Rum" n’est qu’un album de plus de la part d’un Alestorm qui continue de surfer sur sa formule. Ils n’ont sans doute pas tort mais ils ratent une belle fête délirante de la part d’un groupe ne se prenant pas au sérieux, ayant juste envie de sortir les gens d’un quotidien morose.