Attention, ce qui va suivre va en surprendre plus d'un. Ici point de metal, de riffs agressifs, de batterie martiale, de growl, de scream... non, rien de tout cela. C'est un voyage dans le temps qui s'invite à vous à l'écoute de ce "Calofornia Road 101". Cette époque où on écoutait les "33 tours de papa" dans les années 70 (les quadragénaires se reconnaîtront), période bénie d'expérimentations musicales en tout genre que ce soit dans le rock, le heavy, le punk, le progressif et la pop à tendance disco (avec ces disques aux pochettes sans équivoque sur l'esprit de liberté qui régnait à l'époque).
California Road 101 est avant tout un duo issu d'un mariage artistique entre Gael Benyamin et Joachim Barraud, dont la volonté était de retranscrire en musique des influences californiennes faites de good vibes. Une sorte de parcours instrumental de 5 titres (dont un titre remixé en version longue) qui véhiculent donc des bonnes vibrations. Cet album ne manque pas de groove et d'esprit funk voire soul sous certains aspects, avec une touche de disco. 'Le flow de Michel' marque d'emblée cette saveur old school avec son rythme cool et la voix agréable de Gael. L'instrumental 'LAGoodVibe Theme' long de 5 minutes rappelle le travail de Marc Cerrone avec ces loops hypnotiques, ce rythme de batterie répétitif, sa pause aérienne et un son volontairement suranné.
Après cette expérience, 'Je Pars en Solo' renoue avec une structure plus classique mais tout aussi intéressante entre une intro avec une guitare acoustique s'effaçant au profit d'une mélodie rythmique interrompue par un joli solo électrique qui apporte un surplus de relief au morceau. 'Pas la Même Californie' amène enfin du groove supplémentaire tout en étant plus électro avec son pont musical débridé terriblement dansant, rehaussé par les chœurs féminins qui assoient encore plus les marqueurs 70's.
California Road 101 est un disque tout à fait singulier qui parvient à épouser l'esprit d'une époque marquante et donc réussit son pari initial. Il en ressort une écoute positive et reposante dans la tourmente actuelle. On aurait aimé que le duo aille un peu plus loin dans une voie plus expérimentale avec quelques compositions un peu plus audacieuses. Néanmoins, la proposition faite ici mérite que l'on s'y attarde, faisant naître une certaine nostalgie qui rappelle l'enfance et nos premières découvertes musicales qui nous ont permis de nous ouvrir à d'autres horizons.