Après un début de carrière tonitruant, Bukowski a vu sa cote de popularité baisser. Le niveau artistique n’y est pour rien, le groupe sortant toujours de solides albums, mais les changements de line-up et une promotion moins efficace l’ont plombé. Le recours au financement participatif pour le dernier album ne lui a pas totalement permis d’inverser la tendance. Le groupe aurait pu baisser la garde en subissant un gros coup dur comme la vie en réserve : en octobre 2021, Matthieu Dottel a eu la douleur de perdre son frère Julien, bassiste de la formation. Mais plutôt que de sombrer, Matthieu et ses compères ont continué de bosser sur le sixième album et ont recruté Max Müller à la basse.
L’album, dont le nom reprend simplement celui du groupe, débute par ‘From Above’, stoner graisseux groovy doté d’une mélodie accrocheuse et d’un refrain chaleureux plein de feeling. Après un début classique, Bukowski se montre sous un jour accrocheur dans un esprit rock américain avec un équilibre entre puissance et mélodie.
‘NCFYC, ‘ My Claws’, ‘Stolen’ et ‘Vertical’ forment un quatuor séduisant. Le chant voilé et les mélodies évoquent les Foo Fighters, Pearl Jam ou Nickelback. Cela se mélange à un côté sudiste plein de feeling chargé de mélancolie. ‘Breathin’ Underwater’, épique et grandiloquent, alterne les ambiances avec de la colère dans le chant mais aussi de l’espoir. Véritable thérapie, le titre prend aux tripes et évoque Muse et Queen. Le reste de l’album se partage entre sludge, stoner alternatif, moments planants et néo metal teinté de grunge.
Avec son album éponyme, Bukowski signe un disque fort et émouvant. Il s’en dégage une mélancolie qui prend aux tripes. Le groupe s’y montre nu et sincère, il ne reste qu'à lui souhaiter une réussite à la hauteur de la qualité artistique qu’il propose.