Derrière le nom aussi mystérieux qu'exotique de The Octopus Syndrome se cache un certain Frank R. Anthony, multi-instrumentiste canadien originaire de Montréal. Celui-ci aurait participé aux groupes Tears For The Dead Gods et Sin On Skin en tant que bassiste. Mais c'est au plus profond du confinement (un nouveau lieu commun) qu'est né le premier album de The Octopus Syndrome sobrement intitulé "Post Mortem".
"Post Mortem" se présente comme un long voyage quasi instrumental au-delà de la vie. L'expérience metal de Frank R. Anthony se retrouve dans cet EP, les guitares (qu'il partage avec Fred Bergeron) ne sont pas économes en décibels tout comme les batteries, très saturées. Plus progressif que metal, l'album est émaillé de longs moments lumineux où une guitare enchantée se bat contre les ardeurs de ses consoeurs ('Modern Heroes') ou prend des airs majestueux et graves (sur 'Black Diamond', le highlight de l'album). L'utilisation des claviers est assez discrète, ils n'interviennent qu'à bon escient et apportent une touche proche de la science-fiction. Les enchaînements restent fluides, ce qui facilite l'écoute. Toutefois, certains morceaux semblent en pilotage automatique ('On Both Sides Of The River', 'Greetings From The Morgue' malgré son joli titre ainsi que le long fleuve de 20 minutes 'The Early Reflections Trilogy'), comme si chaque bonne idée était exploitée jusqu'à plus soif au détriment de toute inventivité. Et il est dommage de prêcher l'immobilisme lorsque l'on fait du rock progressif... Inversement, d'autres titres plus prometteurs sont interrompus brutalement ('Room C-19', 'Modern Heroes').
Le chant est assuré par un certain Charly Lopez (Alvacast), sa voix qui manque parfois de subtilité et de puissance compense par un chant volontaire. Les parties vocales auraient paradoxalement mérité d'être plus développées pour permettre de mieux comprendre le concept. Ce premier album d'une entité mystérieuse mérite assurément le coup d'oreille. Certes, tout n'est pas parfait, les longueurs et certaines structures musicales répétitives font parfois trouver le temps long, mais au-delà de ces défauts évidents et pardonnables pour un premier opus, l'écoute de cet album s'avère plaisante et relaxante.