Les deux efforts solo du guitariste d’Angra Kiko Loureiro ont de toute évidence inspirés Edu Falaschi, le chanteur de la formation brésilienne, puisque ce dernier a lui aussi décidé d’enfanter son propre projet. Pour aider à l’accouchement, l’homme s’est entouré d’une véritable dream team composée du six cordiste Emppu Vuorinen (Nightwish), de la bassiste de Stratovarius et Synergie Lauri Porra et de Casey Grillo aux fûts (Kamelot).
Outre le fait de voir comment tout ce beau monde se débrouille quand ils ne sont pas sous le joug des leaders de leurs groupes respectifs, cet album met en exergue les talents de compositeur de l’ami Edu. Le chanteur révèle en effet des prédispositions à la composition insoupçonnées.
Le génial titre d’ouverture King est là pour en attester. Très rentre-dedans, ce morceau trashisant aux couplets agressifs et saccadés, presque rapés, et son superbe refrain met de suite l’auditeur en confiance quant à la suite de l’album.
Même si l’on savait le vocaliste d’Angra excellent depuis Temple of Shadows, sa nouvelle prestation impressionne de par sa justesse et le nombre de registres explorés. Loin des démonstrations vocales auxquels ces albums solos se prêtent habituellement, Edu Falaschi se permet simplement quelques expérimentations qui servent parfaitement les titres.
La grande proximité de style entre Almah et Angra, sur des compo comme Take Back Your Spell, Scary Zone ou encore Golden Empire, était trop prévisible pour s’en étonner. Il est certes dommageable de voir que le chanteur ne se soit pas senti plus aventureux, mais des titres comme King, Break All the Welds et surtout les différentes balades que renferme l’album lui confère sa singularité.
Mais s’il n’y avait qu’un reproche à émettre concernant Almah, ce serait indiscutablement du coté de ces ballades. Même si elles sont loin d’être médiocres, ces dernières sont bien trop nombreuses pour ne pas rebuter le metal head le plus ouvert. En effet, sur les onze pistes que compte ce disque, cinq sont des ballades. Leur répartition est de plus étrange, puisque quatre d’entre elles sont concentrées à la fin du disque. La fin d’album est donc littéralement plombée et incitera bon nombre d’auditeurs à presser la touche « stop » dès la piste 8.
Reste au père Edu à freiner des deux pieds sur les ballades tout en libérant totalement ses influences trash, et un éventuel prochain essai sera à n’en pas douter transformé.