GILLES SNOWCAT: Last Summer On The Beach (ROCK) : avis / chronique à lire sur Music Waves

A peine deux ans après "Y ou"ve Benn Unboxing..." sorte d'hybride funko-érotico-zappaien, Gilles Snowcat s'offre une nouvelle escapade musicale sous forme d'un EP 4 titres plus un titre bonus remix. Si l'album précédent laissait transparaître une forme d'expression libre et singulière, ce "Last Summer On The Beach" au nom évocateur vient confirmer cette direction artistique.

Ce qui retient l'attention ici est la voix cassée du chanteur qui a quelques similitudes avec le timbre de Léonard Cohen. Cependant la musique et le style ne sont pas tout à fait les mêmes que ceux du feu célèbre canadien. Il y a ici un aspect crooner que cultive certainement l'artiste et à ce titre 'Lemoncello' se révèle relativement amusant avec son rythme reggae assumé et ses lignes de chant presque paradoxales. Pour autant, si Gilles Snowcat, avec son univers à plusieurs degrés, pourrait prêter à sourire, il sait offrir des morceaux qui se révèlent très solides musicalement. Le pont musical de 'Lemoncello' avec solo de guitare se révèle ainsi plutôt raffiné.

Dans la continuité de l'album précédent, on retrouve une composition funky et groovy. 'Lemon Body Scrub' apporte un petit côté acidulé à cet album. Malgré son aspect un peu brouillon, elle possède un charme certain. Prenant le contre-pied de ce titre, la reprise du titre 'Just How Many Times' de Cold Chisel apporte une touche un peu plus jazzy et fusion à une musique qui invoque quelques fantômes des années 70's. Dans cette nouvelle version, la guitare remplace en partie le piano originel et l'auteur conserve le magnifique solo de la version du groupe australien en le remaniant quelque peu. La voix de Gilles, plus grave, colore le titre d'une plus grande gravité ce qui rehausse l'intérêt de cette nouvelle version. La deuxième reprise est celle d'un morceau de 1984 d'Eddy Grant ('Blue Wave'), l'un des papes du reggae. Gilles Snowcat accélère volontairement un peu son rythme pour coller un peu plus au style d'ensemble de l'album, édulcorant un peu l'aspect romantique d'origine.

Cet EP se révèle plus sérieux qu'il n'y paraît et cache en lui un fond nostalgique voire mélancolique principalement en raison de la voix éraillée. "Last Summer On The Beach" se déguste comme un bon verre de limoncello frais dans une paillote, au bord de la mer au soleil couchant.

GILLES SNOWCAT

LAST SUMMER ON THE BEACH

AUTOPRODUCTION

ROCK