Ahasver est un groupe protéiforme qui aime repousser les limites des styles. Il propose un mélange inédit de sonorités doom, metalcore, progressives et extrêmes avec Julien Deyres (Gorod) à la guitare, Mickaël André au chant et à la guitare, Victor Minois (Psykup) à la basse, Théo Astorga (ex. Zubrowska) à la batterie et Nicolas Bastide au chant. “Casa Sui” est un disque attendu, un album qui se veut novateur et très cohérent. Sans plus tarder plongeons dans ses méandres pour confirmer cela.
Le disque oscille entre passages intenses ou lourds et instants gracieux pour engendrer une émotion durable. ‘Peace’ démarre en trombe avec des roulements de tambours et une guitare qui cisaille les oreilles. Le tempo souple apporte une certaine légèreté alors que les riffs intensifient la lourdeur. ‘Dust’ apporte lourdeur et lamentations sur fond de voix harmonisées et de guitares acérées qui induisent une émotion palpable. ‘Wrath’ impose un malaise dès son introduction furieuse. Même si les alternances entre voix criées et chant clair sont du plus bel effet, un danger semble rôder à chaque seconde de cette piste. ‘Tales’ apaise le tempo dans son introduction, puis met la seconde avec un rythme rapide aux syncopes ajustées. ‘Sand’ débute par de fraîches lignes de guitare simples à la manière de Saviour Machine. Il éclate les barrières des styles, offrant des variations, sans jamais succomber aux obligations d'un style. Enfin ‘Path’ débute par des sonorités hallucinatoires paisibles, puis emprunte des chemins progressifs avec des multiples variations. La fournaise est tout de même allégée par de sublimes couches vocales à fleur de peau.
“Causa Sui” est un album avare en solos de guitare, mais généreux avec les mélodies, les climats et les variations qu’il propose. Un album progressif au sens large du terme, comme on voudrait en entendre plus souvent, un disque à la musique d’une exactitude folle, bien que peu démonstrative. Un disque difficile d’accès certes, mais à découvrir d’urgence !