Level Pi est le projet du multi-instrumentiste allemand Uwe Cremer, dont la jeunesse a été bercée par les groupes autochtones phares des années 70 : Kraftwerk, Tangerine Dream, Klaus Schulze et autres Eloy figurent au menu auditif de notre homme, auxquels on ajoutera une pincée de groupes de hard-rock (Scorpions, Saxon) et un (gros) zeste de Pink Floyd.
Avec de telles influences, c'est donc sans trop de surprise que l'on découvre la musique présente sur "Entrance", premier effort discographique officiel de notre homme : une base de synthés cosmico-planante, sur laquelle Uwe Cremer pose (fort bien) ses improvisations de guitare, soutenu par des percussions ou une batterie programmée.
Cet album pourrait ainsi être une parfaite synthèse de la carrière de Tangerine Dream : le côté planant expérimental des années 70 (1ère partie de "Hubbles Dream"), la face mélodique répétitive des années 80 ("Level Pi, part 3.14"), et l'univers live des années 90 avec le renfort des guitares et percussions. (2ème partie de "Hubbles Dream").
Un gros travail d'expérimentation sonore a été réalisé sur cet album, permettant de varier les ambiances malgré le côté répétitif de la musique. Néanmoins, certains passages auraient mérité un peu plus de simplicité : on pense notamment au travail de distorsion sur le jeu de guitare dans "Level Pi part 3.14", qui finit par devenir difficilement supportable au bout de 10 minutes. De même, la longueur des passages complètement planants dans lesquels il ne se passe pas grand chose, freinent quelque peu l'auditeur dans son enthousiasme de la première heure. Pour l'anecdote, on retiendra également l'hommage au Floyd dans Level Pi part 3.14, avec la restitution plutôt fidèle de l'espace sonore de "Shine on you Crazy Diamond".
Au final, cet album s'avère une tentative plus que correcte de transposition de l'univers Krautrock dans le 21ème siècle. Reste maintenant à épurer le propos et trouver de nouvelles sources d'inspiration pour transformer totalement l'essai.