Vinyl Floor a tout d'un faux ami. Un nom, une musique, une cover à consonance anglaise mais ici rien de britannique. Originaire du Danemark, le groupe a déjà un bon paquet d'albums derrière lui dont le dernier, au nom prophétique, "Apogee" date d'il y a 4 ans. Si le combo baigne dans ce que propose de meilleur le rock alternatif, au rythme parfois dynamique mais aux atours plutôt pop, c'est plus vers cette dernière direction que "Funhouse Mirror" se dirige.
En effet l'écoute de ce nouvel album révèle une légère remise en question d'ensemble avec une dominance acoustique et folk pop voire country qui avait été un peu sous-exploitée par le groupe jusqu'à présent. Cette orientation, qui n'est certes pas nouvelle, offre un album agréable à écouter et plutôt frais, léger pour ne pas dire optimiste. Telle est d'ailleurs l'impression qui se dégage du bien nommé 'Ever, The Optimist' qui combine tous ces aspects avec notamment une part très grande part laissée à la musicalité avec ses plus de deux minutes instrumentales conclusives en forme de jam.
Parmi cette débauche mélodique, se dégagent quelques compositions qui retiennent l'attention comme l'entrée en matière 'Anything You Want' dont la couleur musicale rappelle un peu les Beatles, notamment son rythme hypnotique et ses chœurs, tout en proposant un final tout à fait personnel pour s'émanciper de cette effluve pouvant être considérée envahissante. Tout l'art d'un bon album pop rock est de trouver le juste équilibre entre mélodies mémorisables tout en offrant suffisamment de relief pour éviter toute lassitude après plusieurs écoutes. L'une des pistes pour réussir cet exercice est de proposer suffisamment de variété (dans le sens littéral du terme) pour maintenir l'attention. Vinyl Floor, fort de son expérience, parsème ce "Funhouse Mirror" de petits passages permettant de maintenir l'intérêt, que ce soit par les harmonies vocales qui sont nombreuses ('Between Lines Undone', 'Death Of a Poet') ou dans l'exploration un peu jazzy de certaines compositions ('Dear Apollon') avec l'apport du piano et de cuivres raffinés.
Le point culminant de l'album reste cependant le dernier morceau ('Days') à la grandiloquence toute relative. Du haut de ses six minutes, le morceau est un final en forme de best of de ce que propose le groupe, à savoir un mélange savant de pop classieuse notamment soulignée par les cordes et sa mélodie entêtante. Finalement, si l'album ne surprend pas, il n'en demeure pas moins très attachant par sa luminosité générale, sa sensibilité qui transpire de chaque morceau et les émotions qu'il procure. Voici un album soigné qui met en avant de belles mélodies portées par d'intéressantes harmonies vocales.