YUNGBLUD: Yungblud (POP) : avis / chronique à lire sur Music Waves

Dominic Harrison, dit Yungblud, ne s'est pas assagi. Toujours aussi extravagant et surexcité, il suffit de regarder ses derniers clips pour s'en convaincre. Deux ans après un "Weird!" qui naviguait entre pop alternative et rock FM, contenant quelques tubes enthousiasmants ('Mars' ou 'Cotton Candy'), le voilà donc de retour avec son nouvel album intitulé "Yungblud". Aimant cultiver la différence, c'est par une pochette assez sobre sur laquelle il pose, mèches teintées de rouge et allure toujours aussi androgyne, que Yungblud nous ouvre une nouvelle fois les portes de son univers artistique aussi visuel que musical.

Créatif, Yungblud l'est indéniablement. Inspiré aussi... mais un peu trop par les autres. Le titre d'ouverture 'The Funeral' est bourré d'énergie, très entraînant, il contient un refrain énorme avec des “oh oh oh” que les fans pourront hurler en concert, et on retrouve en guest star Ozzy et Sharon Osbourne dans le clip officiel... sauf que ses couplets se calquent sur ceux de 'Dancing With Myself' de Billy Idol. Le morceau suivant, 'Tissues', lui aussi taillé pour être un tube radiophonique, se base quant à lui sur la rythmique de 'Close to Me' des Cure. Heureusement, le reste du titre diffère totalement mais des ressemblances aussi prononcées s'avèrent troublantes.

Deux premiers titres, deux hits. Yungblud a semble-t-il conservé un certain talent pour proposer des chansons pop légères qui font bouger. Et ce n'est pas fini puisque déboule 'Memories' au refrain efficace avec en featuring Willow, qui avait fait un feat avec Machine Gun Kelly, qui avait fait un feat avec Yungblud... la boucle est bouclée (trop génial) !

S'enchaîne alors une série de titres qui n'ont plus rien à voir avec le rock et pas grand-chose avec la pop non plus. Certes, on entend quelques guitares, une batterie (à l'évidence) programmée, mais l'ensemble se rapproche trop d'un Justin Bieber (en un peu plus rythmé il est vrai) pour considérer que Yungblud fait encore du rock. Il faut finalement attendre l'étrange dernière piste, 'The Emperor', pour sortir de ce style formaté à l'excès.

Les années passent mais le temps semble glisser sur Yungblud qui adapte sa musique - et ses paroles très teenage - à la mode du moment. De la pop de 'Weird!', il ne reste plus rien. 'Yungblud' n'est pas obligatoirement un mauvais album, c'est juste qu'il n'a pas vraiment sa place sur un site comme Music Waves. Malgré cette erreur de casting, vous pourrez peut-être trouver un certain plaisir coupable sur les deux premiers titres à l'énergie communicative.

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