MARCUS KING: Young Blood (ROCK) : avis / chronique à lire sur Music Waves

Retour aux sources pour Marcus King. Après un "El Dorado" soporifique et franchement pas de son niveau, le petit prodige du blues rock sudiste a décidé de revenir aux fondamentaux et de faire parler la poudre. Une session rythmique solide, une guitare, un ampli, quelques pédales fuzz, voilà les ingrédients de ce "Young Blood" qui renoue avec le rock and roll, le vrai, celui qui cultive suffisamment de groove et de feeling pour raviver les souvenirs d’une époque lointaine, où les enregistrements analogiques permettaient aux musiciens de nouer un dialogue avec les auditeurs par-delà les microsillons.

Toujours produit par Dan Auerbach, qui cette fois-ci laisse la guitare de Marcus King s’exprimer pleinement, "Young Blood" est un condensé des influences rock de Marcus, qui vont de Jimi Hendrix (‘It’s Too Late’, ‘Whisper’) à Cream (‘Lie Lie Lie’, ‘Pain’) en passant par Creedence Clearwater Revival, avec des titres comme ‘Rescue Me’ ou l’excellent ‘Blood On The Tracks’ qui fleurent bon la moiteur du bayou.

Mais réduire Marcus King à ses influences serait lui faire offense. "Young Blood" est avant tout un album très personnel qui, avec ses riffs inspirés (‘Hard Working Man’) et ses solos incandescents flirtant parfois avec le psychédélisme (‘Good And Gone’), raconte l’histoire d’une rupture douloureuse et témoigne de l’élan vital nécessaire pour s’en remettre.

La chaleur et la profondeur de la voix soul de Marcus King en disent long sur les mois difficiles que le musicien a vécus avant de composer cet album. Se raconter en empruntant une direction musicale purement rock est un choix judicieux. Il n’est d’ailleurs pas étonnant que le seul morceau de l’album qui s’éloigne de ce parti pris, le très soul ‘Dark Cloud’, soit aussi le plus faible. Mais avec son lot bien garni de pépites, "Young Blood" est sans nul doute l’album le plus sincère et le plus authentique de Marcus King à ce jour.

MARCUS KING

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