Privés de concert durant l’ère Covid, les Nantais se remettent au travail et planchent sur un nouvel album en coulisse. En 2022, deux singles sortent afin de mettre l’eau à la bouche au public du quintette. Et le moins que l’on puisse dire est que Nothing But Echoes a réalisé un très bon choix en sélectionnant ces deux titres. ‘Monsters’ et son intro puissante fait de l’œil à ‘Only Pain’ de Gojira, porté par un excellent refrain. ‘Illusion Of Control’ mêle couplets hurlés et refrains au chant éraillé, tout en gardant un sens aiguisé de la mélodie.

Le groupe prend aussi le temps de poser et de développer les ambiances avec des morceaux longs, dont ‘Monsters’ et ses huit minutes font partie. Les atmosphères contraires s’y mêlent, comme sur le très introspectif ‘Forever Lost’, tout en crescendo, qui retentit comme un cri de douleur déchirant le silence. La prestation vocale de Marc Roquecave y est ici particulièrement remarquable, parvenant à mélanger désespoir et poésie de la plus belle des manières. Dans une veine similaire, ‘Only Waste’ ouvre l’album de manière ambitieuse avec dix minutes montant lentement en puissance et regorgeant de riffs groovy et maléfiques.

Si "We | Are" mettait en avant un aspect cinématographique très prégnant, "The Sixth Extinction" en est le parfait héritier. Ouvrant sur des samples de la fameuse intervention de Greta Thundberg au sommet pour le climat de New York en 2019, l’album a des allures de montagnes russes avec des titres énergiques contrastés par des plages courtes et minimalistes, ajoutant une dimension contemplative à l’ensemble (‘Open The Earth’ et ‘Extinction’).