SHIRAZ LANE: Forgotten Shades Of Life (HARD ROCK) : avis / chronique à lire sur Music Waves

Avec "Carnival Days", Shiraz Lane avait réussi l’exploit de marquer son territoire au sein du monde du hard rock scandinave, et ceci dès son second album. Quatre ans plus tard, le quintet finlandais est de retour après avoir quitté Frontiers, démarche risquée du point de vue de l’exposition médiatique mais prouvant le caractère non-conformiste du combo originaire de Vantaa. Voilà qui est de bon augure pour une formation qui nous avait accrochés avec sa capacité à intégrer des éléments surprenants au sein d’une base musicale respectueuse des fondations posées dans les années 80 par quelques noms devenus légendaires.

C’est d’ailleurs l’ombre de Skid Row qui vient planer sur un ‘Back To Life’ lançant les hostilités avec puissance tout en remettant immédiatement en évidence les atouts vocaux de Hannes Kett et la complémentarité talentueuse de la paire formée par Jani Laine et Miki Kalske. Doté de toutes ces qualités, le début de la tracklist semble néanmoins vouloir se cantonner à des territoires relativement classiques, intégrant une touche légèrement funk par-ci (‘Maniac Dance’) ou plus FM par-là (‘Scream’). Tout ceci est accrocheur et très efficace mais peine à renouveler le vent de fraîcheur provoqué par le précédent opus.

Heureusement, le titre éponyme vient remettre les pendules à l’heure. Lent et lourd, orné de touches orientales et psychédéliques, ‘Forgotten Shades Of Life’ s’affiche comme une pièce ambitieuse et aventureuse au cœur de laquelle un étonnant solo de saxophone finit de rétablir l’esprit qui avait marqué les esprits en 2018. La suite enchaîne les morceaux alliant des éléments percutant avec des idées imprévisibles. Nous passons ainsi par des riffs dignes de tronçonneuses (‘Animal’), des refrains hymniques (‘Disconnect From The Matrix’) et même un instrumental jazzy (‘Who’s Watching?’) avant de terminer sur le déjanté ‘Imagination’. D’une introduction bucolique à un solo hispanisant, en passant par d’imprévisibles variations du tempo et un chant digne de Michael Jackson, rien ne nous est épargné.

Pourtant, à l’image de ce dernier acte, le caractère étonnant de "Forgotten Shades Of Life" en fait la richesse et le rend particulièrement attachant. Chaque titre mérite que l’on s’y replonge plusieurs fois pour en découvrir toutes les richesses tout en faisant preuve d’une accroche imparable. Si le troisième album se révèle souvent un passage délicat, Shiraz Lane passe l’épreuve haut la main et semble devoir imposer définitivement son identité aussi atypique que rafraîchissante.

SHIRAZ LANE

FORGOTTEN SHADES OF LIFE

INDIE RECORDINGS

HARD ROCK