OVERHEAD: Telepathic Minds (ROCK PROGRESSIF) : avis / chronique à lire sur Music Waves

Au début de ce millénaire, Overhead débarquait du grand Nord avec deux albums majestueux ("Zumanthum" et "Metaepitome") qui allaient marquer à jamais la planète progressive. Depuis, force est de reconnaître que le groupe, outre le fait de se montrer peu disert en ne publiant que trois albums en 15 ans, marquait quelque peu le pas, hésitant entre une orientation métallique hasardeuse ("Of Sun and Moon") ou un côté popisant dans sa dernière livrée ("Haydenspark"). Aussi, c'est avec quelque circonspection que débute l'écoute de sa nouvelle production, "Telepathic Mind", annoncée par le groupe lui-même comme un Magnum Opus, s'étalant sur deux CD et 90 minutes, au contenu fortement marqué par l'actualité de ces années 2020, pandémie de Covid et guerre en Ukraine au premier plan.

Les premiers instants proposés par 'War to End all Wars' et encore plus par le premier epic 'Ghosts From the Future' vont immédiatement lever les doutes quant à la qualité musicale proposée par Overhead. Cet album signe un retour aux basiques du groupe avec un progressif varié alternant passages chantés et instrumentaux, multiplicité des thèmes, variation des rythmiques, des tonalités et des ambiances au service d'une musique qui parle aussi bien aux sens qu'au cortex. La flûte s'avère bien présente sans être envahissante, de même que les soli de guitare disséminés entre tous les titres sans que cela ne confine au passage obligé. Le mixage parfait permet de savourer les très belles parties de basse dans un équilibre parfait entre tous les intervenants, que ce soit dans les parties introspectives ('Ghost From the Future') ou plus rentre-dedans comme sur 'Sail Across the Universe', titre démarrant en mode AOR façon Boston avant de prendre une tournure plus métallique, grognements compris, tout en conservant une tournure mélodique attachante.

La plage-titre va quant à elle dérouler un véritable festival progressif durant plus de 17 minutes, assemblant une foule d'idées et de variations en tout genre, des passages instrumentaux où la flûte est particulièrement mise à l'honneur, avant un final totalement grandiose qui fera se lever tout vieux progueux (mais les jeunes aussi !) de sa chaise. Détailler chaque titre dans cette chronique reviendrait à allonger celle-ci plus que de raison, tant ces 90 minutes s'avèrent riches à tout point de vue et offriront de multiples écoutes pour en recevoir toutes les subtilités. Néanmoins, impossible de passer sous silence le single (du moins dans son format) proposé par 'Tuesday that Never Came', plage toute calme dont la superbe mélodie monte doucement en puissance, offrant de surcroit un contraste magnifique avec le gimmick en rythmique impaire qui l'accompagne au clavier. Du grand art.

Avec "Telepathic Minds", Overhead nous offre une sucrerie à même de rassembler et convaincre tous les publics de la sphère progressive, à la fois accessible et complexe, tout en revisitant de nombreux styles associés au genre. Un retour fracassant tout en haut de la première division.

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