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"Disillusion met une nouvelle fois la technique au service de l’émotion avec cet "Ayam" mélancolique à la frontière du death, du metal et du rock progressif."
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4/5
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Cette fois, ils n’auront pas attendu dix ans pour sortir un nouvel album. Et nous n’allons pas nous en plaindre, tant Disillusion est sous-estimé, même au sein du microcosme metal progressif. Pourtant, "The Liberation" avait tout pour plaire aux amateurs de death mélodique et progressif, notamment aux nostalgiques de la première époque d’Opeth. Malheureusement, la pandémie a emporté avec elle les espoirs d’un vrai come-back des Allemands, mais elle leur a au moins permis de se concentrer sur la suite. Car oui, "Ayam" est bien la suite de "The Liberation", une suite plus sombre, plus mélancolique et plus encline aux questions existentielles. Une suite bien ancrée dans son époque en somme.
Le titre d’ouverture, ‘Am Abgrund’, est d’ailleurs sans ambiguïté sur les intentions du groupe. Avec ses riffs efficaces, ses alternances entre chant growl et chant clair, son superbe solo et son pont atmosphérique, il est la transition parfaite entre ce nouvel album et le morceau ‘The Mountain’ qui clôturait le précédent. Aucun doute, Andy Schmidt n’a rien perdu de son talent pour composer des pièces épiques qui ne sacrifient jamais la mélodie sur l’autel de la technique. C’est tout l’intérêt de la musique de Disillusion et c’est ce qui en fait l’un des groupes les plus intéressants du paysage death prog. Le somptueux ‘Abide The Storm’ est à ce titre autant une leçon de composition qu’une démonstration de death metal purement progressif, en plus d’être l’un des sommets de l’album.
De ‘Tormento’ et son solo dissonant à ‘Nine Days’ et son doom envoûtant, tout, dans l’approche mélodique du groupe, demeure toujours au service de l’ambiance des titres. Et l’ambiance est clairement à la mélancolie. Certes, cette mélancolie est parfois au service d’un procédé d’écriture maintenant bien connu des Allemands, à savoir un art consommé du crescendo (‘Longhope’), mais elle permet aussi au chant polymorphe d’Andy Schmidt d’en souligner toute la richesse émotionnelle, et elle incite le groupe à abandonner par moments les rivages du death metal pour ceux du rock atmosphérique version Katatonia (‘Driftwood’) et du rock progressif (‘The Brook’).
Ce dernier titre, ‘The Brook’, est d’ailleurs le seul petit bémol de l’album, qui aurait gagné, en concision et en impact émotionnel, à se terminer par l’excellent ‘From The Embers’. Mais ça n’empêchera pas "Ayam" de figurer parmi les sorties majeures de cette année 2022 en matière de metal progressif. A l’heure où le genre a tendance, plus que de raison, à s’orienter vers la technique pure, Disillusion reste fidèle à son postulat de privilégier l’émotion, sans sacrifier la technique, mais sans en faire non plus une fin en soi. Rien que pour ça, ce très bel album mérite le détour autant que le respect.
Plus d'information sur
http://www.disillusion.de
LISTE DES PISTES:
01. Am Abgrund 02. Tormento 03. Driftwood 04. Abide The Storm 05. Longhope 06. Nine Days 07. From the Embers 08. The Brook
FORMATION:
Andy Schmidt: Chant / Guitares Ben Haugg: Guitares Martin Schulz: Batterie Sebastian Hupfer: Guitares
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