ARC OF LIFE: Don't Look Down (ROCK PROGRESSIF) : avis / chronique à lire sur Music Waves

Un peu plus d’un an après la sortie de son album éponyme, Arc of Life nous revient pour un second opus baptisé "Don’t Look Down". Billy Sherwood, l’âme du groupe, n’a jamais fait mystère de son profond attachement au dinosaure du rock progressif à la longévité impressionnante qu’est Yes. Ami de longue date de Chris Squire (avec qui il collabore au sein de Conspiracy), mais aussi de Tony Kaye et Alan White, il intervient depuis 1994 ponctuellement mais régulièrement lors de concerts ou sur des albums studios à la guitare, aux claviers et même à la production de son groupe modèle. Mais il lui faut attendre la maladie, puis la mort de Chris Squire pour devenir titulaire de la basse au sein de Yes en 2015.

Pas étonnant donc qu’Arc of Life ressemble par bien des côtés au groupe londonien, et Billy Sherwood ne cache pas son intention de lui rendre hommage dans cet album. Encore faut-il s’entendre sur le Yes auquel il fait référence. Car en cinquante-trois ans de carrière, le groupe a eu le temps de changer plusieurs fois d’orientations musicales. Il semble bien que ce soit à la seconde période de la vie de Yes, celle qui s’étend de "The Yes Album" à "Yessongs", que "Don’t Look Down" veuille se raccrocher.

Dès ‘Real Time World’, on entre de plain-pied dans l’univers yessien : une basse ronflante plus mélodique que rythmique, une voix aiguë ressemblant à celle de Jon Anderson, des ambiances à la fois lumineuses et vaporeuses, des changements de thèmes fréquents, des cassures de rythmes, des airs mélodieux mais dont les lignes fuyantes s’éloignent constamment des structures couplets/refrains, autant de marqueurs qu’on retrouve sur tous les titres de l’album. Passages heavy, moments groovy et ambiances new age alternent dans une atmosphère solaire, que ce soit sur la longue suite ‘Arc of Life’ ou sur les morceaux plus courts.

De l’orgue aquatique de ‘Real Time World’ semblant sortir tout droit de "Tales From Topographic Oceans" au thème emprunté à "Close to the Edge" dans ‘Colors Come Alive', des harmonies vocales de ‘Don’t Look Down’ ou ‘ ‘Let Live’, chères à Jon Anderson et Chris Squire, aux solos rapides de guitare de ‘All Things Considered’ semblables à ceux joués maintes fois par Steve Howe, Arc of Life prend un malin plaisir à jalonner le parcours de l’auditeur de madeleines de Proust fort reconnaissables.

Comme pour tous les groupes qui admirent leur modèle au point de leur ressembler comme deux gouttes d’eau, la frontière entre l’hommage et le plagiat est bien mince. Néanmoins, la fidélité dont Billy Sherwood a fait preuve depuis tant d’années lui permet de se poser sans honte comme le continuateur de l’œuvre de Yes. "Don’t Look Down" est un très bon Yes-like, pas toujours simple à appréhender mais, une fois la chose faite, admirable. La complexité des mélodies et l’assemblage des différentes partitions jouées par chaque musicien rendent honneur au prog des origines. Comme le faisait le Yes des années 70 !

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