THE PRETTY RECKLESS: Other Worlds (HARD ROCK) : avis / chronique à lire sur Music Waves

Avec "Death By Rock And Roll", The Pretty Reckless a rencontré un très gros succès. Son successeur était donc particulièrement attendu. Las, "Other Worlds" n'est pas le cinquième album des Américains mais, comme son titre le suggère, un assemblage hybride composé de recréations acoustiques de chansons issues du disque précédent, d'un nouveau morceau et d'une poignée de reprises. Le programme n'est pas très excitant et sent, au mieux l'offrande destinée aux fans les plus mordus qui se rassasient des moindres miettes, au pire l'objet mercantile qui cherche à capitaliser sur l'engouement - par ailleurs mérité - autour des New-Yorkais.

Réputés pour l'exigence apporté à chacune de leurs créations, ces derniers ne pouvaient se contenter d'un disque bricolé à la va-vite et "Other Worlds" se veut fidèle à leurs standards de qualité habituels. Et puis de toutes façons, de bonnes compositions le restent, même dénudées d'un habillage électrique. On en veut pour preuve la relecture de '25', ballade qui conserve toute sa puissance dans cette ossature piano / voix d'une belle épure et queenien en diable. Mieux, Taylor Momsen trouve dans cette enveloppe fragile l'écrin idéal pour ses lignes vocales profondes et expressives.

Autres extraits du quatrième album, 'Death By Rock And Roll' et sa slide vicieuse, 'Harley Darling', 'Only Love Can Save Me Now' ou bien 'Got So High' se parent quant à eux dans ce lifting acoustique de savoureuses couleurs country. Le dernier d'entre eux apparaît une deuxième fois dans une version "remix" qui en revanche ne s'imposait pas vraiment. Il s'agit là de la seule piste inutile d'un menu tranquille et dépouillé dont on retiendra également l'inédit 'Loud Love' agréable et théâtre d'une performance tour à tour envoûtante et teigneuse de la chanteuse que soulignent des coutures en béton armé.

Quant aux reprises, elles permettent à la fois aux Américains de convier de prestigieux musiciens (le 'Quicksand' de David Bowie avec son ancien pianiste Mike Garson) et rendre hommage à leur ami Chris Cornell dont ils revisitent 'Halfway There' de Soundgarden (épaulé par son ancien batteur Matt Cameron) et 'The Keeper' de sa carrière solo où pointe la guitare d'Alain Johannes avec lequel Cornell avait collaboré.

Produit hybride, "Other Worlds" n'est pas indispensable mais confirme le bon goût et le talent de The Pretty Reckless qui, même en mode semi-acoustique, parvient à tirer son épingle du jeu.

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