Zero Hour est un groupe californien fondé par les jumeaux Tipton (Jasun et Troy), autant adulé que détesté par les fans de metal progressif, la technique prenant souvent le pas sur les mélodies. Pour “Agenda 21”, l’équipe a été radicalement chamboulée : Chris Salinas (chant) est remplacé par Erik Rosvold (Cynthesis), Mike Guy (batterie) a cédé son poste à Roel van Helden (Powerwolf). Enfin, et non pas des moindres, Troy Tipton (basse) membre fondateur du groupe, a laissé sa place à Andreas Blomqvist (Seventh Wonder) suite à une blessure au bras qui a conduit Troy a un arrêt temporaire des activités du groupe. Cette nouvelle version du groupe est donc amputée de la moitié de sa force créatrice.
Comme Zero Hour en a pris l'habitude, le disque est ultra technique mais joue aussi la carte de l’émotion et de la mélodie. ‘Memento Mori’ est un titre à fleur de peau qui s’épanouit sur une superbe guitare claire et des nappes de claviers angéliques. La voix est pleine d'émotions et de sensualité à la manière de Bon Jovi. ‘Democide’ est une piste de progressif énergique que des harmonies habillent d’une douceur aérienne contrastant avec la puissance de la voix. Une très belle chanson !
‘Agenda 21’ replonge dans un progressif musclé avec un riff acéré, des guitares techniques et des ambiances alambiquées. Il file la chair de poule grâce à la superbe partie de chant puissante de hargneuse. ‘Stigmata’ débute à pleine puissance, mais le groupe brise ce flux énergique avec un passage aigre-doux aux arpèges et à la voix gorgée d’émotions. Un titre agressif classique mais émouvant. L’introduction de ‘Patient Zero’ repose sur une guitare acoustique, des nappes de synthétiseur et une batterie timide. Mais bien vite le ton se durcit avec un riff hyper technique et un rythme alambiqué, puis quelques harmonies jazz apportent une douceur soyeuse. Un beau titre pour un final tout en couleurs !
Zero Hour propose un disque qui repose sur l’émotion. Les fâcheux noteront le manque de mélodies, même si le disque en recèle de nombreuses, certes pas immédiates. Entre Dream Theater et surtout Fates Warning époque “A Pleasant Shade of Grey”, “Agenda 21” est plein de classe et bien exécuté, même s’il manque parfois de variété.