AVATAR: Dance Devil Dance (METAL INDUSTRIEL) : avis / chronique à lire sur Music Waves

Alors qu'Avatar nous avait émerveillés en 2018 avec "Avatar Country", les Suédois avaient touché le fond avec leur dernier album en date "Hunter Gatherer" dans lequel toute leur énergie et leur créativité s'étaient évaporées pour ne proposer qu'un metal passe-partout, de qualité très moyenne et très peu inspiré. La parution d'un nouvel album à l'aube de l'année 2023 n'avait pas de quoi bouleverser la planète metal, d'autant que le titre de ce nouvel album, "Dance Devil Dance", n'était pas des plus raffinés.

Proverbe suédois : il faut parfois se méfier du clown qui dort. Le terrifiant Johannes Michael Gustaf Eckerström retrouve autour de lui le line-up de "Avatar Country", ce qui n'était pas le cas à une exception près sur le précédent. Les guitares sont enclenchées comme des tronçonneuses d'entrée de jeu et l'on se prend à rêver d'un retour à 2018, qui aura bien lieu pour le plus grand plaisir de tous. L'esprit fantasque et assez éclectique d'Avatar s'installe d'ailleurs assez rapidement. Chacune des 11 chansons de cette danse macabre se définit comme une vignette sonore, avec sa propre atmosphère, son identité et son énergie, le groupe s'amusant - tel ACT dans un autre genre (encore des Suédois !) - à redistribuer les cartes en bouleversant ses schémas ('On The Beach' et ses galeries sonores à tiroir tantôt doom, tantôt groovy) ou en tentant des approches inattendues (funky sur 'The Dirt I Am Buried In'). Il manque toutefois un grand morceau schizophrène pour unir les ténèbres de cette cuvée 2023 : le souffle d'enfer indus de 'Valley Of Disease' aurait mérité de plus amples développements, 'Do You Feel In Control" quant à lui rappelle le souvenir de l'album précédent...

Le chant du clown sinistre trouve un équilibre réussi entre growl et chant clair, optant parfois pour des envolées aiguës assez fines qui rappellent les canons du genre (surtout sur le titre éponyme qui pourrait bien devenir un tube radio ou sur l’extrême 'Clouds Dipped In Chrome'). On s'amusera également de l'incursion de chœurs très Beach Boys sur les transitions de 'Gotta Wanna Riot' ou de la tentative réussie de crooner sur 'Train'. Petite cerise sur un gâteau déjà copieux, l'album se termine par 'Violence No Matter What' qui voit la présence derrière le micro de la délicate Lzzy Hale (Halestorm) dont la voix enragée et rocailleuse se marie bien avec celle de l'auguste démoniaque. Le chant est évidemment l'un des points les plus forts de ce disque.

D'une durée raisonnable de 41 minutes, ce nouvel opus nous permet de retrouver les Suédois dans ce qu'ils savent faire de mieux : manipuler différentes influences pour créer un son unique et ici totalement endiablé. Ce neuvième opus d'Avatar plaira aux amateurs du genre ainsi qu'aux curieux qui n'ont pas peur de se livrer à des expériences extrêmes.

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