Mark Trueack a des choses à dire. Le fondateur d’United Progressive Fraternity transmet depuis l’origine un message écologique qui milite pour le “tous ensemble”. "Planetary Overload - Pt 2" s’enferre dans cette direction, soutenu par un aréopage de célébrités, parmi lesquelles Steve Unruh, Hasse Froberg (The Flower Kings), Colin Edwin (Porcupine Tree), Jean-Pierre Louveton (Nemo), Jonas Reinglod (Karmakanic), Nick Magnus, Ryo Okumoto (Spock’s Beard), Steve Hackett… et la présence remarquée de Sean Timms au piano.
Emaillé de citations de célébrités, ce second épisode du "Planetary Overload" ("surcharge planétaire") est avant tout un message d’espoir : si on s’entraide, on y arrivera. S’il n’y aucun doute à émettre sur l’importance et la sincérité de ce credo, il semble que l’inspiration dans la composition ne soit pas à la hauteur de l’importance du message à faire passer, un peu comme si la composition était venue derrière l’écriture, pour un résultat musicalement bien en-dessous de ce que United Progressive Fraternity avait livré sur ses précédentes productions.
Les arrangements sont toujours aussi soignés qu’auparavant, faisant la part belle aux percussions et aux sonorités world ('Hope Is'), parfois joliment relevés de touches de violon ('Chants of Hope', 'Who We Really Are') ou magnifiés par les chœurs ('Hymn of Hope'), mais l’inspiration progressive est bien en panne : comment ne pas être déçu par l’epic 'Being of Equal' (20 minutes), bien décousu dans sa conception, aux transitions imparfaites et doté d’une fin pénible ? Même sanction pour les dix minutes de 'We Only Get One Chance', encombré de temps morts et qui n’arrive jamais à décoller, ou pour le sucré 'The Bees in Us', pour une fois surjoué vocalement (Mark Trueack n’est pas coutumier du fait…). Des deux heures (!) de musique de la deuxième partie du "Planetary Overload" ne ressortent que le sympathique 'Reprise' terminal, qui a toutefois le mauvais goût de se terminer en fade out, éventuellement le cuivré 'Faultline’ et l'évolutif et varié 'Stabilization' avec enfin un passage instrumental qui marque : la récolte est maigre…
A faire toujours passer la composition après l’écriture, le résultat est inéluctablement décevant sur le plan musical… L’inspiration mélodique et progressive est restée en panne sur ce trop long album, United Progressive Fraternity nous doit une revanche !