STEVE VAI: Vai / Gash (ROCK) : avis / chronique à lire sur Music Waves

Voici un projet que Steve Vai a laissé dans les cartons pendant plus de 30 ans. A la fin des années 80, Steve et John "Gash" Sombrotto se lient d’amitié autour de leur passion commune pour la moto. En 1991, ils enregistrent ensemble 8 titres fleurant bon les grands espaces et les chevauchées en Harley Davidson à travers les Etats-Unis. Steve met les bandes de côté pour se concentrer sur la composition de "Sex And Religion", avec la ferme intention d’y revenir plus tard. Mais le destin en décide autrement. John meurt en 1998 dans un accident de vélo et Steve, dévasté, abandonne le projet, la mort dans l’âme. C’est donc 32 ans après son enregistrement que sort enfin "Vai/Gash", et cet album étonnant est autant un hommage émouvant à un vieux pote que le témoignage d’une époque révolue, celle de l’âge d’or du hard rock US.

Pour ceux qui ont connu les années fastes du binôme Steve Vai / David Lee Roth, "Vai/Gash" agira à coup sûr comme une madeleine de Proust. Des titres comme ‘In The Wind’, ‘Busted’ ou ‘She Saved My Life Tonight’ auraient pu sans problème figurer sur “Eat’Em And Smile” et "Skyscraper". D’ailleurs, la ressemblance entre le chant de Gash et celui de Diamond Dave est parfois troublante. A l’écoute de ses prouesses vocales, sur ‘Danger Zone’ par exemple, l’hommage de Steve à son vieil ami prend encore plus de sens et s’avère aussi être la réhabilitation d’un véritable talent disparu bien trop tôt.

Avec une retenue peu commune, Steve Vai met constamment en avant la performance de Gash, en lui offrant des riffs absolument jouissifs et en se faisant particulièrement discret techniquement. Chaque titre contient des soli très courts, parfaitement adaptés à l’ambiance eighties des compositions et (doit-on vraiment le préciser ?) d’une efficacité redoutable, en particulier sur l’excellent ‘Let’s Jam’, dont le pré-refrain rappelle par ailleurs curieusement celui de ‘Can’t Stand Losing You’ de The Police dans un tout autre style.

Efficace et impeccablement composé, "Vai/Gash" est une cure de jouvence d’à peine une petite demi-heure, mais elle suffit à mettre de bonne humeur pour une journée entière. Cet album est le témoignage de toute une époque, celle de l’âge d’or du hard rock américain hérité de Van Halen bien sûr, mais aussi celle de l’insouciance. Une insouciance brisée par un stupide accident de vélo, un jour de septembre 1998.

STEVE VAI

VAI / GASH

MASCOT LABEL GROUP

ROCK