Sous le nom d'Ixion se cache le hollandais Jankees Braam, âme et musicien principal de ce projet, dont "Talisman" est la deuxième réalisation.
A l'instar d'un Arjen Lucassen, notre batave s'est entouré d'un nombre conséquent de musiciens. Certes, les pédigrés sont moins retentissants (car moins connus dans notre univers) que pour Ayreon (question de carnet d'adresse peut-être), mais néanmoins de qualité. On y retrouve notamment Gerben Klazinga, pilier de Knight Area ou encore deux magnifiques interprètes féminines.
Sur le concept du Talisman, objet ayant parcouru les âges et peut-être influencé le cours de l'histoire, Ixion nous dépeint en autant de plages 11 dates clés de l'ère chrétienne lui permettant d'introduire quelques fantaisies musicales, notamment du chant grégorien sur fond de guitares métalliques ("Non Nobis").
Passé ce préambule, l'auditeur familier du néo à la sauce batave ne sera pas surpris d'apprendre que le propos musical de Talisman évolue entre Knight Area et Ayreon : une section rythmique sourde et puissante, parfois même un peu pesante, des guitares fleurtant souvent avec le métal et des interventions néo inspirées, proche d'Arena, voire même Fish (le court morceau "Legend"). Le violoncelle de Linde Faber viendra souligner quelques titres, apportant une mélancolie doucereuse entre deux passages typés "opéra-rock".
Passées les quelques longueurs et lourdeurs présentes tout au long des 68 minutes de l'album, Talisman se révèle au final un solide et intéressant album de néo-progressif classique. Sans maîtriser complètement toutes les ficelles de ce type de projet (Arjen Lucassen ne s'est pas non plus construit en 2 albums), Jankees Braam réussit à éviter la facilité et nous propose une musique sombre et inspirée, gageure de multiples écoutes plaisantes et intéressantes.