Créé au début des années 80 par son leader Marc Ceccotti, Edhels incarna à l'époque le renouveau du rock progressif à la française : débarrassé de l'héritage des 70's, le groupe proposait alors une musique très technique, proche du jazz-prog, se taillant une bonne réputation à travers le monde. De fait, même si la bio publiée sur le site du groupe fait état à un moment donné de style néo-progressif, ce terme ne doit sans doute pas être pris dans son acceptation actuelle.
L'album "Universal", initialement paru en 1998, est aujourd'hui réédité par le nouveau label russe "Mals". Annoncé sur le site du groupe comme un live, il semblerait qu'un seul morceau soit réellement issu de sessions en concert.
Oscillant entre progressif très technique et jazz-prog, la musique d'Edhels apparaît malheureusement comme surannée. La faute probablement à une production brute de décoffrage, mettant en avant de manière inconsidérée le chant expressif mais maniéré de Jean-Marc Bastianelli, tandis que les instruments, à peine audibles, restent invariablement au second plan.
De même, un morceau comme "Egyptian's Matter" fait apparaître un décalage peu agréable entre un chanteur interprétant sa partie et des instruments semblant totalement décalés de la ligne musicale vocale, comme si chaque partie du groupe improvisait dans son coin sans écouter l'autre.
On retiendra malgré tout quelques belles arabesques de guitare, malheureusement peu mises en valeur par la production, et également quelques touches de Genesis (dans "Mad Wedding" par exemple).
Cela fait peu de choses pour retenir l'attention d'un auditeur de progressif contemporain, compte-tenu de la quantité et la qualité des productions actuelles.