POP EVIL: Skeleton (HARD ROCK) : avis / chronique à lire sur Music Waves

"Skeletons" est déjà le septième album pour Pop Evil qui selon son leader, le chanteur et compositeur Leigh Kakaty, a servi d'exutoire après la pandémie de COVID et le confinement. C'est la rage et le sentiment d'impuissance qui sont à la source de l'inspiration du groupe qui a prévenu : "Skeletons" sera un album heavy, moderne et taillé pour la scène.

Leigh Kakaty ne s'en est pas caché, la scène nu metal a eu une grande influence sur son travail de composition ces dernières années avec des groupes comme Linkin Park ou Papa Roach. Le nier aurait été superflu tant le titre d'ouverture, 'Paranoid', y fait référence avec cependant une énorme production moderne surgonflée, dans lequel tous les effets sonores sont exagérés pour remplir l'espace sonore au maximum afin d'ébouriffer l'amateur de heavy/rock metal US. A n'en pas douter, nous sommes bien dans la continuité de "Verstatile" et évidemment très loin du son et du style de l'album d'avant, "Pop Evil". 'Circles' qui suit reprend ainsi les caractéristiques du titre précédent, avec quelques hurlements supplémentaires pour faire toujours plus actuel, tout comme 'Eye of the Storm' avec son refrain à la 30 seconds to Mars et ses voix doublées. Pop Evil a même réussi à rendre ses morceaux encore plus gras et technoïdes notamment sur 'Dead Reckoning' en collaboration avec Fit For A King.

Si on peut reprocher à Pop Evil de suivre le parfait manuel du metal moderne et de privilégier avant tout l'efficacité à l'originalité, il faut avouer qu'il le fait jusqu'ici plutôt bien. C'est propre, direct et puissant, le chant est convaincant, la section rythmique est bien carrée avec une batterie et une basse souvent à l'unisson, et l'ensemble devrait réellement faire son effet en concert. Dommage alors que l'album ne s'essouffle en son milieu. Placer 'Sound Of Glory' est une bonne idée pour faire baisser l'intensité mais il ne décolle pas vraiment malgré son petit côté Depeche Mode dans le traitement des voix sur le refrain. 'Skeletons' et 'Worth it' qui suivent sont des (power) ballades agréables mais convenues et les trois derniers titres qui sont des collaborations, sortent un peu du style stéréotypé du groupe sans pour autant s'en détacher suffisamment pour intéresser.

Tout comme le précédent album, "Skeletons" n'est pour Pop Evil ni le naufrage annoncé ni un chef-d'œuvre mais il contient quelques titres particulièrement réussis qui surnagent dans un ensemble formaté sans vraie personnalité. Un album destiné à un public sans doute assez jeune à la recherche de quelques sensations fortes sans pour autant aller trop loin dans l'extrême.

POP EVIL

SKELETON

AUTRE LABEL

HARD ROCK