25 Yard Screamer nous revient pour son huitième album studio. Grands amoureux du rock néo progressif mâtiné de Marillion, les Gallois n'ont toutefois jamais vraiment réussi à se défaire de cette influence un peu lourde à porter, ce qui donne à ses albums un manque d'éclat et d'originalité. On se prend à rêver d'un renouveau pour la sortie de ce nouvel album au titre assez évocateur, "Nemesis" (la fille de la nuit, soit la personnification de la vengeance).
Ne ménageons pas inutilement le suspense, ce nouvel album de 25 Yard Screamer ne réussit pas à se démarquer de son modèle Marillion. Tout d'abord, la tessiture et les tonalités de la voix du chanteur sont toujours assez proches de celles de Steve Hogarth, tombant dans les mêmes excès que son modèle en devenant parfois geignardes et trop plaintives, détruisant toute construction émotionnelle. Les structures musicales sont toutes identiques avec parfois un solo de guitare inopportun qui n'arrive pas à éveiller l’intérêt. Les Gallois se plombent eux-mêmes sur le final de plusieurs titres dans lesquels un crescendo qui semblait prometteur s’arrête trop tôt ou met brutalement fin à la piste (en particulier sur 'Giving Away My Last Secret' avec son ignoble fade out). Tout n'est cependant pas à jeter, l'ambiance marine chaloupée de 'Adrift', le bref esprit celte de 'The Vibrations Of Speech' et le bluesy et acoustique 'Gravity' possèdent quelques accents ensoleillés suffisants pour nous offrir de belles évasions.
Nouvel album de 25 Yard Screamer et nouvelle déception, le groupe peinant toujours à se démarquer de ses modèles et se sabordant lui-même alors qu'un potentiel est vraiment présent chez lui (à commencer par une pochette assez esthétique et la faculté de s'aventurer dans d'autres styles). Il serait peut-être temps de se remettre en question...