EMOLECULE: The Architect (ROCK PROGRESSIF) : avis / chronique à lire sur Music Waves

Dix années se sont écoulées depuis la sortie du remarquable et remarqué premier et unique album de Sound of Contact - "Dimensionaut". Depuis, Dave Kerzner s'est impliqué dans un projet solo ainsi que dans In Continuum ou encore Arc of Life, tandis que Simon Collins se montrait plus discret de son côté avec une seule publication en son nom propre. Et c'est avec le dernier membre du trio, Kelly Nordstrom, que le batteur nous revient en 2023 avec un projet baptisé eMolecule et un premier album, "The Architect", présenté comme un concept dont le thème plutôt obscur pour un non anglophone serait une critique sociétale amère du monde actuel.

Les 70 minutes de "The Architect" s'ouvrent par une première plage épique qui commence par une série de sonorités électroniques avant d'enchaîner sur un chorus puissant et un son énorme à la Porcupine Tree. Les riffs de guitare sont acérés, la basse très lourde et le fiston Collins nous régale avec une rythmique comportant de nombreuses mesures impaires tandis que les effets sur la voix imposent encore un peu plus un mix électro-métallique très moderne.

Le ton est donné et l'album oscille entre ces différents styles, au gré de compositions très travaillées comportant de nombreuses variations de thèmes et d'ambiances, passant sans vergogne de l'atmosphérique au metal, le tout teinté de touches électro. Ainsi, 'The Turn' se révèle le parfait exemple de cette variété que le groupe distille tout au long des onze compositions. Démarrant tranquillement au piano sur un motif répétitif et montant lentement en puissance, l'ambiance change du tout au tout après 3'30 par une rupture le faisant basculer dans un metal dantesque où de furieux riffs surmontés de chœurs hurlés viennent déchirer les tympans avant de retomber ensuite dans une plénitude planante.

Le style Sound of Contact reste toutefois sous-jacent par le biais de mélodies travaillées, des titres comme 'Prison Planet', 'Awaken' ou encore 'Beyond Belief' pouvant même faire figure de véritables singles, faisant littéralement contraste avec le côté metal très affirmé de plages comme 'Dosed' ou le final délivré par 'Moment of Truth'.

"The Architect" se présente ainsi comme un album très dense nécessitant une écoute attentive pour en intégrer toutes les subtilités, même si au final les 70 minutes pourront paraître un peu longues à ceux préférant les aspects mélodiques aux riffs métalliques. Néanmoins, force est de reconnaître la qualité indéniable de composition, d'interprétation et de production de cette première œuvre d'eMolecule qui intègre directement la première division de la catégorie Progressif Moderne.

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