AUTOGRAPH: Beyond (HARD ROCK MELODIQUE) : avis / chronique à lire sur Music Waves

Nous n’allons pas vous mentir, le retour d’Autograph avec "Get Off Your Ass" en 2017, ne nous avait pas laissé un souvenir enthousiasmant. Au point que nous nous sommes longtemps questionnés sur l’intérêt de traiter de ce nouvel opus intitulé "Beyond". Pourtant, deux raisons sont venues nous convaincre de présenter cet album. La première réside dans le fait qu’il s’agit du dernier témoignage discographique de Randy Rand, seul membre fondateur du groupe encore en activité au sein du quatuor. Emporté par une maladie foudroyante, le bassiste avait souhaité que ses camarades de jeu continuent l’aventure après sa disparition. La seconde raison se veut plus en rapport avec le domaine artistique puisque cette galette est loin d’être mauvaise et rattrape partiellement la tache laissée par sa devancière.

Renforcée par l’arrivée de Jimi Bell à la guitare, la formation de Pasadena semble avoir retrouvé une verve que les descentes de manche du shredder officiant chez House Of Lords ne sont pas les seules à expliquer. Fusionnant un sentiment d’urgence avec une mélancolie assumée, "Beyond" se déroule en équilibre entre hard mélodique et classic-rock. Les mélodies issues du premier genre cité ne sont pas sans rappeler les débuts du combo, le mid-tempo ‘Take Me Higher’ replongeant d’ailleurs directement dans les influences leppardiennes qui le caractérisaient dans les années 1980. Le riff et le refrain enjoué de ‘Your Slave Tonight’ sont également pourvoyeurs de souvenirs issus de quatre décennies en arrière. Quant à ‘To Be Together’, il clôture les réjouissances avec des sonorités qui rapellent le Foreigner le plus musclé.

Néanmoins, l’absence de titulaire au poste de claviériste procure un timbre plus roots à des compositions accrocheuses et énergiques qui n’auront pas à rougir de la comparaison lorsqu’elles seront intégrées dans des setlists consacrées aux meilleurs titres de classic-rock. Composant le cœur battant de cet opus avec ‘Take Me Higher’, l’hyper accrocheur ‘Gonna Getcha’ et sa ritournelle obsédante et un solo rutilant, et l’énergique et imparable ‘Run For Your Life’ propulsent "Beyond" vers des altitudes qu’Autograph n’avait pas atteintes depuis longtemps. Sans fréquenter ces sommets, le reste de l’album se maintient à un niveau qui replace les Américains parmi les formations qui méritent que les amateurs du genre lui soient attentifs. Le rapide ‘This Ain’t The Place I Wanna Be’, ou le puissant ‘Flying High’ sauront ainsi ravir leurs conduits auditifs.

C’est donc un retour que nous n’espérions plus que nous offre le quatuor. En équilibre entre deux styles musicaux, voici un recueil mélodique qui devrait trouver des aficionados de chaque bord et qui redore le blason d’une institution que nous pensions perdue à jamais. Il reste désormais à savoir si un avenir pourra encore se dessiner à l’heure où Steve Plunkett et Steve Lynch ne semblent pas décidés à sortir de leurs retraites respectives. Derniers détenteurs des droits du groupe, nul ne sait s’ils autoriseront Daniels, Bell et Wieland à continuer sous le nom d’Autograph alors qu’ils devront également trouver un nouveau bassiste.

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