TYGERS OF PAN TANG: Bloodlines (HARD ROCK) : avis / chronique à lire sur Music Waves

42 ans après, va-t-il enfin être possible de présenter un nouvel album des Tygers Of Pan Tang sans évoquer "Spellbound" ? Alors que Robb Weir a reformé le quintet depuis 2000, les Britanniques ont tout de même sorti six opus sans que la référence à la légende de 1981 ne puisse être évitée. Alors que le line-up est une nouvelle fois modifié avec les arrivées de Francesco Marras et Huw Holding en lieux et places de Mickey Crystal et Gavin Gray, "Bloodlines" va à son tour tenter de mettre un terme à cette malédiction.

Et le fait est que le début d’album s’avère porteur d’espoirs tant les nouveaux venus semblent amener un sang neuf régénérant pour ces survivants de la N.W.O.B.H.M. La triplette d’ouverture est tout simplement imparable avec un ‘Edge Of The World’ inspiré par la crise sanitaire et dont le riff heavy est enrichi par des effluves hispanisantes du meilleur effet. ‘In My Blood’, avec sa basse massive et son refrain catchy, et le speed ‘Fire On The Horizon’, incendiaire et doté d’un des nombreux rutilants duels de guitares sur son solo, viennent enfoncer le clou. Et l’on se surprend alors à croire que Tygers Of Pan Tang va enfin retrouver son lustre d’antan, celui que "Crazy Nights" et "The Cage" n’avaient malheureusement pas confirmé.

Hélas, l’essai n’est pas transformé, et ceci malgré un ‘Light Of Hope’ intéressant avec ses teintes modernes et un ‘Back For Good’ puissant et fédérateur, taillé pour la scène. La faute à un enchaînement de titres dont l’intérêt peine à se faire évident. Francesco Marras a beau enchaîner les démonstrations de shred du meilleur effet et Huw Holding marteler sa basse pour apporter puissance et groove, les compositions suivantes ne sont ni bonnes ni mauvaises, bien au contraire, comme le disait un célèbre comique hexagonal doté de sa légendaire salopette. Seules les touches progressives de la ballade ‘Making All The Rules’ apportent une dernière note intrigante.

"Bloodlines" se positionne encore une fois comme un album dont les grandes qualités ne peuvent masquer les regrets découlant d’une œuvre paraissant inaboutie. Les pièces remarquables et de haute tenue y côtoient celles plus dispensables pouvant être apparentées à du remplissage. Malgré cette nouvelle et relative déception, quelques éléments permettent de garder espoir pour la suite. Il suffit désormais à Tygers Of Pan Tang d’éviter l’essoufflement en maintenant la belle qualité de la première partie de cet opus sur toute sa durée. La prochaine fois ?

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