REVOLUTION SAINTS: Eagle Flight (HARD ROCK MELODIQUE) : avis / chronique à lire sur Music Waves

Trois ans après un "Rise" de bonne facture, Revolution Saints nous revient avec "Eagle Flight", sa quatrième production. Le frontman-batteur Deen Castronovo est toujours en haut de l’affiche, lui qui a récemment fait son retour aux fûts chez Journey. Il a cependant perdu en route ses deux compagnons de jeu préposés aux cordes : exit la paire Aldritch/Blades, voici venir le duo Hoekstra (Whitesnake)/Pilson (Foreigner).

Cependant, comme disait Alphonse Karr (journaliste et romancier français) : "plus ça change, plus c’est la même chose". Et ce qui était vrai au XVIIème siècle l’est encore aujourd’hui pour ce nouvel objet des Ricains : les Saints n’ont pas fait leur révolution. Le constat de stagnation conceptuelle est indéniable. Il mérite toutefois qu’on s’attarde sur ses origines. Alessandro Del Vecchio est l’architecte des compositions depuis la naissance du projet, et ce stakhanoviste de chez Frontiers écrit pour le combo comme s’il œuvrait pour Journey. A cette constante s'ajoute le fait que Castronovo est fan de ces derniers et qu’il est doté d’une tessiture vocale proche de celles de son regretté chanteur Steve Perry. Il n'est donc guère surprenant que Revolution Saints sonne comme le dinosaure américain.

Dès lors, les dix morceaux en présence sont du caviar pour les amateurs de mélodicités conviviales et de refrains succulents gorgés d’harmonies multicouches. A la fois musclés et câlins aux oreilles, les 'Talking To Strangers', 'Need Each Other', 'Once More' et autre 'Set Yourself Free', sans oublier le titre éponyme pour ne citer que ceux-là, sont autant de hits qui pourraient étinceler dans la playlist d’un hard-mélomane d’aujourd’hui. Si le projet est à l’évidence celui de Castronovo tant ce qu’il enfante lui ressemble, Joel Hoekstra se permet d’y déposer sa marque de fabrique pour le plus grand plaisir des amateurs de cet élégant guitariste, notamment sur le fort Thin Lizzien 'Save It All'.

Sans abandonner ses automatismes ni réfréner ses influences, Revolution Saints assume de nous refaire le coup de ses albums précédents avec cet "Eagle Flight", probablement plus sombre et mélancolique que ses ainés. Et finalement, à bien y écouter, nous serions prêts à considérer que ce quatrième volet est le plus réussi de la fratrie. Hyper-addictif et blindé de jeux de six-cordes délicieux, il sera sans aucun doute dans le peloton final des meilleures productions du genre de l’année.

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