DEPECHE MODE: Memento Mori (POP) : avis / chronique à lire sur Music Waves

"Memento Mori" : quel autre titre Depeche Mode aurait-il pu trouver pour son quinzième album après le décès en 2020 de l'emblématique Andy Fletcher, membre fondateur du groupe il y a plus de 40 ans et impliqué dans l'écriture de cette nouvelle production ?

Fortement marquée par la douleur, les années de pandémie et le contexte actuel peu engageant, cette nouvelle réalisation s'ouvre par un évocateur 'My Cosmos is Mine' aux contours on ne peut plus sombres, ambiance éthérée sur laquelle Dave Gahan vient poser des bribes de phrases répétitives, comme pour mieux souligner le contexte.

Passée cette entame quelque peu singulière, la suite de l'album voit Depeche Mode nous offrir un véritable panachage musical de sa carrière. Retour dans les années 80 avec 'My Favourite Stranger', 'Never Let me Go' ou encore 'Wagging Tongue' dont les claviers nous renvoient aux belles heures de cette période, titre qui n'aurait pas déparé sur un album d'OMD. Et dans le même genre, comment ne pas noter le clin d'œil appuyé à Kraftwerk dont les claviers semblent avoir été littéralement samplés sur 'People are Good' ?

Stylistiquement parlant, les années 90-2000 sont également visitées par le biais de morceaux moins immédiats, 'Caroline's Monkey' étant le parfait exemple de ces arrangements dépouillés et des mélodies plus baroques qui ont sévi sur les albums publiés durant cette période, ou via des chansons plus classiques aux bonnes allures de single ('Ghosts Again' ou 'Before we Drown', probablement le titre le plus réussi).

Ce tableau sympathique est toutefois quelque peu terni par quelques morceaux plus dispensables, au rang desquels 'Don't Say you Love to Me' ou encore 'Soul With Me' étirent leur mélodies quelconques et des arrangements peu inspirés de manière languissante.

"Memento Mori" se referme de la même manière qu'il a commencé, avec un 'Speak to Me' quelque peu désabusé, clôturant l'affaire en douceur. Point final ou simple suspension ? Seul l'avenir nous le dira. Quoi qu'il en soit, cette nouvelle production de Depeche Mode sonne comme un inventaire convaincant d'une carrière remarquable entamée il y a plus de quatre décennies, et dont on souhaiterait qu'elle ne se clôture jamais.

DEPECHE MODE

MEMENTO MORI

COLUMBIA

POP