C’est avec des groupes comme Moonlight Comedy que l’on arrive à prendre la mesure de l’énorme influence qu’a eu Dream Theater à travers le monde. Bien sur, les Italiens proposant un metal progressif assez classique, la comparaison avec le Théâtre du Rêve - qui est, si ce n’est l’inventeur, celui qui a popularisé le genre – paraît assez facile. Mais l’on sent bien que Moonlight Comedy est indubitablement fan de la troupe de Portnoy et laisse donc volontiers transparaître son intérêt pour celle-ci.
Vous l’aurez compris, pour l’originalité il faudra repasser. A chaque instant la musique distillée dans ce conceptuel Dorothy rappelle le gang de New York, en témoigne Into Whispers & Desire que l’on jurerait tout droit sorti de chutes de Six Degrees of Inner Turbulence.
S’ensuit alors l’éternel dilemme quant à savoir si l’originalité doit primer sur la qualité pour l’auditeur. Si l’on considère que non, Moonlight Comedy mérite toute votre attention. La bande emmenée par le talentueux guitariste Simone Fiorletta propose effectivement un travail d’une qualité exceptionnelle. A commencer par les artworks toujours très soignés du combo.
Le niveau technique est très élevé et le talent de compositeur des Italiens indéniable. Chose rare, tous les morceaux sont sertis de refrains réussis, tour à tour entêtants ou touchants. Même les pièces fleuves de plus de dix minutes comme le superbe Metamorfosi sont passionnantes de bout en bout. Enfin, le chant d’Emiliano Germani très à l’aise dans les parties sensiblement agressives donne une couleur particulière aux morceaux.
S’ils n’arrivent pas à éviter quelques écueils récurrents au monde du progressif, comme certaines parties instrumentales qui s’éternisent un tantinet, ou un laisser-aller à la démonstration technique élitiste souvent très dispensable pour qui n’est pas musicien, l’ensemble est tout de même solide et devrait ravir les plus exigeants.