YES: Mirror To The Sky (ROCK PROGRESSIF) : avis / chronique à lire sur Music Waves

Deux albums de Yes en l'espace de deux années ? Voilà un événement qui ne s'était plus produit depuis le passage au troisième millénaire, semblant annoncer un regain d'activité après l'interruption liée au Covid et la disparition de sa section rythmique historique suite au décès d'Alan White.

L'annonce par le groupe de la présence de musique issue des sessions de "The Quest", album quelque peu rédempteur par rapport à son prédécesseur mais manquant toutefois d'inspiration, pouvait rendre frileux le chroniqueur au moment d'entamer l'écoute de cette nouvelle galette proposée en six titres pour suivre le format vinyle, complétée par trois bonus.

L'entame proposée par 'Cut From the Stars' dissipe une partie des doutes : la basse chantante de Billy Sherwood ainsi que le chant bien assuré de Jon Davison illuminent ce premier morceau au sein duquel on relève un bel équilibre entre les différents protagonistes. Sans négliger l'aspect mélodique, Yes distille ici quelques-uns de ses éléments traditionnels.

Eléments que nous retrouvons immédiatement dans les deux titres épiques qui suivent ('All Connected' et 'Luminosity'), composés de nombreuses variations de thèmes où alternent avec bonheur chant aux lignes mélodiques complexes mais pas trop et parties instrumentales portées par la technique sans faille des musiciens. Petit solo de guitare par ci, claviers symphoniques par là et basse ronflante comme il faut, le tout soutenu par une frappe de nouveau inspirée, l'ombre des années 70 plane clairement au-dessus de l'ensemble, mais délivrée avec une modernité certaine.

Avec ses 14 minutes, 'Mirror to the Sky' vient confirmer en beauté le regain de forme du groupe. Porté majoritairement par la guitare de Steve Howe qui s'en donne à cœur joie mais aussi par les claviers de Geoff Downes qui s'offre un solo symphonique en fin de parcours, le titre nous propose un véritable voyage au cœur du Yes moderne, tout en passant faire un gros clin d'œil appuyé à … "Drama" par le biais d'harmonies vocales rappelant 'Into the Lens'. Et que dire du refrain déclenché au milieu du morceau, avec une montée en puissance jubilatoire avant la reprise du thème initial ? Thème magnifié ensuite en conclusion d'un epic que l'on aura hâte de découvrir en live.

Après une telle frénésie musicale, l'enchaînement proposé par 'Circles of Time' s'avère on ne peut plus judicieux. Cette magnifique ballade nous délivre une mélodie enchanteresse accompagnée très sobrement à la guitare acoustique, positionnant Jon Davison comme bien plus que le simple successeur de Jon Anderson.
Du côté des titres bonus, seul le premier d'entre eux est à retenir, 'Unknown Place', plus particulièrement pour sa deuxième partie où les instrumentistes rivalisent de technicité dans une sorte de jam maîtrisée.

Soufflant le chaud et le froid depuis de (trop) nombreuses années, Yes retrouve avec son 23ème album une inspiration quelque peu inespérée au vu de ses dernières circonvolutions et changements forcés (ou non) de personnel. Faisant fi du "c'était mieux avant", et autres "depuis le départ de …", l'auditeur objectif se doit de jeter une oreille plus qu'attentive sur "Mirror to the Sky".

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