Quatre années auront été nécessaires à Sengir pour donner un successeur à leur premier effort Guilty Water. Leur nouvel album Sign of Devotion montre que le combo n’a pas mis à profit ce laps de temps pour bouleverser les fondements de sa musique, toujours faite d’un metal symphonique à chant féminin empreint de gothisme.
Les Within Temptation, Nightwish, The Gathering, Epica, After Forever, Lacuna Coil et consorts doivent désormais compter avec Sengir pour grossir les rangs d’un marché à la concurrence on ne peut plus féroce. Pour se démarquer de ses pairs, les belges possèdent un atout de taille en leur chanteuse Ellen Schutyser. La performance de la dame brille effectivement de son élégante sobriété. Loin des prestations suraigues auxquels nous ont habitué la plupart des vocalistes du style, Ellen Schutyser priligie l’interpretation à cette quête de l’ultra-son.
Mais c’est malheureusement là l’unique particularité de cette formation peu encline à l’expérimentation. Ainsi, chaque titre qui compose ce Sign of Devotion a un air de “déjà entendu”. Les mélodies évidentes, avec le concours d’orchestrations mille fois rabachés, corroborrent ce frustrant sentiment de faible prise de risque.
Pour autant, l’album est loin d’être désagréable et comporte même quelques moments remarquables, comme le singlesque My Defense, ou encore les efficaces Calling et Conscience Awake. Chaque membre semble maîtriser son instrument et jouer avec passion. De plus, aucun titre faible n’est même à déplorer.
L’unique tare de Sengir vient donc de son manque de caractère. Alors qu’il y a quelques années, ce problème serait apparut comme mineur, les personnalités bien définies de la pléiade de groupe qu’a vu naître le style ces derniers temps feront défaut aux belges tant que ceux-ci ne prendront pas de risques plus conséquents.