AYRON JONES: Chronicles Of The Kid (ROCK) : avis / chronique à lire sur Music Waves

Ayron Jones, un nom qui n'en finit pas de grandir dans le monde du rock mondial. Il faut dire que le premier album du musicien de Seattle ("Child Of The State") avait cartonné il y a 3 ans, porté par des hymnes au premier rang desquels le toujours très actuel 'Mercy' qui évoquait le traitement des noirs américains illustré par le destin tragique de George Floyd (2020). Fort de nombreuses tournées mondiales et d'une reconnaissance autant publique que médiatique, Ayron Jones est attendu au tournant avec ce nouvel album "Chronicles Of The Kid".

A 36 ans, l'artiste semble faire un bilan sur sa vie, porter un regard sur ce qui l'a construit pour arriver à ce qu'il est devenu aujourd'hui : un artiste renommé. Pour ceux qui ne le connaissent pas encore, Ayron Jones n'a pas eu une vie facile, entouré depuis sa naissance par la drogue, ayant subi la perte de ses parents, vécu dans un environnement délicat parfois violent et rempli de stéréotypes. Tout cela aurait pu mal finir. Mais la musique a représenté assez tôt un espoir pour lui, initié par sa tante, ce fut un fil d'Ariane pour sortir de ce labyrinthe de la perdition dans lequel il semblait être prédestiné à être enfermé.

Dans "Chronicles Of The Kid", Ayron Jones explore ce passé, utilise les tourments qui l'ont accompagné longtemps pour expérimenter un peu plus sa musique faite de blues, de rock et de grunge. Mais, pour ne pas tourner en rond, il s'est entouré de plusieurs compositeurs pour faire évoluer sa musique. Là où le précédent album était plus dans une veine classic rock pour bâtir les fondations, le nouveau disque va un peu plus loin dans la recherche sonore en lui conférant des atours plus modernes. Les guitares sont un peu plus grasses ('Blood In The Water'), les riffs sont plus affirmés et les soli plus travaillés. L'émotion et la catharsis que représente la musique pour Ayron se fait sentir dans chaque note et ligne de chant. 'Filthy' s'inscrit dans cette veine, tutoyant le metal avec une touche oppressante comme l'a pu être l'adolescence du kid de Seattle.

L'album est ainsi plus varié que son prédécesseur tout en conservant cette base blues qui colle à la peau d’Ayron, passant par exemple d'un morceau hymnique ('The Title') à un titre plus pop moderne qui touche au R'n'B ('Otherside'). Comme pour toucher un public plus large en quête de variété, "Chronicle Of The Kid' épouse la manière dont on écoute la musique en constituant une sorte de playlist à la large palette de genres dans laquelle Ayron semble être à l'aise.

Ayron Jones ne déçoit pas et confirme tout le potentiel du musicien décelé dans "Child Of The State", qui semble n'avoir aucune limite. En s'appuyant sur les évènements vécus, le musicien a su les illustrer musicalement pour retranscrire à la fois cette tentation de basculer vers la noirceur mais aussi cet espoir porté par cette branche à laquelle il s'est accroché pour ne pas sombrer. La musique peut changer les destins, Ayron Jones le prouve encore une fois.

AYRON JONES

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