Singularity, le nouvel album de Peter Hammill, le prodigue génie de Van Der Graaf Generator, est à l’image de son géniteur, c’est le moins que l’on puisse dire! Étonnante bombe aux aspects rugueux, inquiétantes, à la limite du psychédélisme et de la pop, combinant une élégance très anglaise à une imagination débordante.
L’entrée en matière se fait avec un “Our eyes give it shape”, où Peter (non non, pas celui de Genesis) nous montre une fois de plus sa faculté à surprendre, avec un chant très décalé, et des percussions qui détonnent.
“Event Horizon” et son intro intimiste et apaisante est aussi une belle réussite, le chant rappelant encore et toujours VDGG. Le développement de la pièce n’a par contre rien à voir avec ce dernier et, une fois n’est pas coutume, se rapproche beaucoup plus de ce qu’un Genesis aurait pu faire. Pas désagréable...simplement étonnant et un brin répétitif pour les oreilles peu habituées.
Le morceau suivant, “Famous Last Words” conserve cette ambiance calme, mais cette fois sur un ton plus dérangeant, oppressant. Mention bien au final, un peu enlevé, voire presque énervé. Un peu ce qui manque généralement à cet opus.
“Naked to the Flame”, le magnifique et très doux “Meanwhile my mother”, l’instrumental “Of Wire, Of Wood”, la transition “Friday Afternoon”, aux notes absolument somptueuses, rappelant un peu “L’étrange Noël de monsieur Jack” de Tim Burton par son ambiance, sont autant de moments d'acalmies.
Il faut certes s’attendre à un bon album avec ce “Singularity”, mais un album posé, pas tout à fait calme - “White Dot” en étant la meilleure preuve - mais tout de même très contrôlé. Un signe de plus de maturité ?