« Glacia Inferno » : 4/10
Aaah, un album de métal néo-classique instrumental : que c’est génial !!! Des descentes de gammes à la vitesse du son : que c’est bon !!! Et non seulement, nous avons droit à des démonstrations guitaristiques de toute part comme tout album de ce type se doit d’en comporter mais également de claviers…
Pour ceux qui ne le connaîtraient pas, Vitalij Kuprij est un « pianiste » au sens large du terme connu du monde métal pour être membre de groupes tels qu’Artension ou encore Ring of Fire… Et pour ménager tout suspens éventuel, cet opus est une ode à la gloire de ce virtuose ukrainien adulé dans ses contrées pour ses qualités de pianiste classique…
Dans ces conditions et à moins d’être un esthète accompli et surtout à la pointe du genre, il devient quasiment impossible de faire ressortir un titre par rapport à un autre tant ils sont tous similaires sur une rythmique métal aux relents classiques éculés support d’incessants soli…
Seule légère exception à cette règle ; « Dancing Flame » aux accents orientaux particulièrement rafraîchissants dans cette masse de titres néo-classiques hyper convenus !
On imaginera donc aisément le plaisir que peut procurer une telle œuvre aux férus du genre !
Pour les autres… que dire sans tomber dans les sempiternels comptes-rendus clichés motivés par des œuvres s’auto-parodiant les unes les autres ?
En fait, à moins d’aimer la discographie de Yngwie J. Malmsteen et son égo surdimensionné, il est peu probable que vous ferez grand cas de cette production fort bien joué au demeurant (c’est un euphémisme que d’écrire cela tant le bonhomme est un virtuose dans le domaine) mais à l’originalité très (trop ?) limitée…
« Revenge » : 6/10
Différence notable par rapport à l’opus précédent : le chant qui fait son apparition sous les traits de Doggie White (Yngwie J. Malmsteen), Apollo Papathanasio (Evil Masquerade, ex-Time Requiem), Göran Edman (Yngwie J. Malmsteen, Brazen Abbot, Time Requiem, Xsavior…), Joe Lynn Turner (Rainbow, Yngwie J. Malmsteen, Brazen Abbot…)…. c’est dire si le virtuose n’est pas seulement reconnu par ses pairs classiques mais également du monde métal !
Après avoir lu la longue liste des vocalistes participants à ce « Revenge », le lien avec Yngwie J. Malmsteen n’est plus seulement le fait des seules avalanches de notes mais maintenant de toutes les composantes de la musique de Vitalij Kuprij… Ce qui ravira les avides de nouveautés (relatives pour un genre ultra-conventionnel) métal néo-classique. En effet, ils peuvent se réjouir tant le ‘sieur ne changera pas d’une once la recette établie par d’autres illustres prédécesseurs…
Les titres instrumentaux ont toujours leur place comme en témoignent le classique « J. Haydn-Excerpt From Sonata In E Minor » introductif au pavé qu’est « Classic War »… Ce dernier -bien que toujours trop démonstratif afin de justifier des talents exceptionnels et flatter l’égo de son interprète principal - n’est pas aussi déplaisant qu’on pourrait le croire notamment grâce à une rythmique heavy assez solide pour permettre à l’auditeur de ne pas perdre pied devant l’enchaînement frénétique de soli démonstratifs !
Mention toute particulière au titre « Stand Up And Fight » et son chanteur Göran Edman qui sortent du lot en raison notamment de refrains accrocheurs…
Malheureusement pas de quoi en faire un must à se procurer pour autant !
Package limité spécial Europe « Glacia Inferno » & « Revenge » :
Est-ce un effet de style que de vouloir sonner comme les œuvres des maîtres du genre datant d’il y a vingt ans ? Toujours est-il que la production des 2 opus est assez médiocre (quoique celle de « Revenge » étant un poil supérieure) surtout au contact de la moindre sortie « métal » actuelle…
Cet état de fait n’aide pas à l’appréciation d’un style difficilement digeste qui a définitivement bien mal vieilli…
On pourra, certes, trouver certains titres intéressants mais pas de quoi justifier l’achat d’un double-album dont les écoutes cumulées relèvent soit d’un goût immodéré pour le genre, soit d’une tendance maladive à la boulimie qui consiste à régurgiter de suite ce que l’on vient de consommer !
Il n’en demeure pas moins que les fans européens du genre rangeront ce double album au panthéon des œuvres néo-classiques… désespérément classiques !
Cependant, vous ne m’enlèverez pas de l’esprit ce sentiment de gigantesque gâchis à la lecture du line-up de rêve qui entoure le pianiste virtuose à savoir un autre surdoué mais de la six-corde dans son cas (Michael Harris) et ni plus ni moins que la section rythmique d’Ark et oh surprise de… Yngwie J. Malmsteen (Randy Coven et John Macaluso)…