Avec ce troisième disque en à peine plus de deux ans, Marillion continue sa quête d'expérimentations et multiplie ses bonds vers l'inconnu. Et c'est avec cet album qu'il achève sa transformation. De groupe néo-progressif, il est devenu un groupe de pop, mais au sens noble du terme, une pop raffinée et sophistiquée.
Pourtant encore une fois c'est un demi-échec. La production et le son sont meilleurs que sur Radiation, ce n'est pas un exploit on peut en convenir, mais le disque souffre d'avoir été partagé entre 3 personnes pour le mix, Nick Davis, Trevor Wallis et Steven Wilson (Porcupine Tree).
Cela donne un disque relativement bâtard et donc artistiquement incohérent. Des titres sortent malgré tout du lot, " Enlightened ", " Rich ", " A Legacy " ou encore " Go ", titre qui passe bien encore mieux en acoustique. Mais il existe aussi de bien faibles compostions qui gâchent l'ensemble, " Built in a bastard radar " est assez peu réussi et " Interior Lulu " pêche par sa longueur.
Les intentions ainsi que l'envie sont bien présentes mais il manque quelque chose pour canaliser les souhaits du groupe. Il manque un producteur qui puisse choisir le bon du mauvais.
Au final " Marillion.com " est un disque assez sympathique mais plutôt bancal et surtout banal. L'album sera pourtant bien accepté par les fans, preuve supplémentaire de leur capacité à digérer les changements du groupe, et en cela Hogart, l'instigateur principal du changement de cap musical, a gagné son pari.