Autant le dire clairement, cet album est raté... Des compos à la production surchargée, en passant par un mixage pour le moins maladroit (certains claviers saturent) ; difficile de faire une chronique qui ne soit pas lapidaire.
Certes, l'effort est louable dans la recherche d'une identité sonore et musicale, mais à vouloir trop en faire, on fini par passer complètement à côté de son sujet et on en oublie l'auditeur.
Pourtant l'objet était alléchant... Des nappes de claviers, des sonorités synthétiques savamment arrosées de riffs et solos floydo-génésiens, tout semblait réuni pour faire saliver l'amateur de Tangerine Dream, Vangelis, Alan Parsons Project et consorts...
Hélas, à l'arrivée, on se retrouve avec des sons que Jean-Michel Jarre n'aurait pas osé utiliser à la fin des Seventies, des mélodies dignes d'un Richard Clayderman sous Tranxene, une production et des arrangements lourds voire épais.
A vouloir faire trop bien, trop beau (du moins de leur point de vue), les musiciens ont chargé le disque jusqu'à l'ecoeurement: le son des guitares est particulièrement envahissant (et c'est un gratteux qui vous le dit), d'autant que le jeu de Jeremy Morris n'a rien de transcendant: n'est pas Steve Hackett qui veut... Que dire de cet écho quasi-omniprésent, de ce chorus/flanger qui parasite tout l'espace sonore, de cette distorsion mal maitrisée?
Les synthés sont à l'avenant: ils veulent disputer aux guitares le spectre musical des morceaux à toute force. Résultat, ils sont partout, trop en avant ou en retrait selon les passages pour être le moins du monde efficaces. On a plus l'impression d'assister à une bagarre claviers/six-cordes pour la suprématie sonore qu'à une collaboration des deux. La basse et la batterie, quant à elles, sont bien trop mécaniques et anecdotiques pour titiller le tympan de l'auditeur. Je ne sais quoi dire des mélodies, si ce n'est qu'elles ne présentent que peu d'intérêt tant elles sont passe-partout et rapidement oubliables surtout pour des titres s'étalant sur 10 minutes...
Restent quelques moments sympathiques comme « Spiral Vortex », avec son solo plutôt réussit, ses claviers malins et la trop courte intro au Mellotron. Dommage que le reste de l'album n'ait pas suivi cette voie, parce que, pour ce qui est du Space Rock, en ce qui me concerne, je vais rester du côté d'Hawkwind.
A l'arrivée, on se retrouve avec un album où manifestement les musiciens ont voulu se faire plaisir sans tenir compte de l'auditeur potentiel, qui écoute l'équivalent musical d'un gâteau trop riche à engloutir: Le mieux est l'ennemi du bien, ce disque en est la preuve.