PRIDE OF LIONS: Dream Higher (A.O.R.) : avis / chronique à lire sur Music Waves

A l’occasion de la sortie de "Lion Heart" en 2020, nous regrettions l’absence totale de prise de risque de la part de Pride Of Lions. Constater le retour de la paire Peterik / Hitchcock trois ans plus tard avec une pochette rappelant curieusement le Roi Lion de Disney n’est pas pour nous rassurer et laisse craindre que les Américains n’aient pas vraiment décidé de s’éloigner de leur image fortement marquée par les années 80. Et pourtant, aussi surprenant que cela puisse paraître, c’est avec plaisir que nous constatons que nos précédentes remarques n’ont pas été prises en compte, et nous allons nous en expliquer.

En effet, loin de moderniser les éléments d’une identité désormais bien ancrée dans le paysage AOR, le duo a, au contraire, décidé d’assumer encore plus des racines que son principal compositeur a largement œuvré à créer à l’époque avec Survivor. "Dream Higher sonne furieusement suranné et c’est ce qui fait tout son charme ou qui en agacera certains, selon que vous ayez eu la chance de baigner dans cette décennie bénie des dieux mélodiques ou que vous soyez un adepte inconditionnel de modernité. Le single ‘Blind To Reason’ en est un parfait exemple, jusque dans sa vidéo mettant en valeur des émois adolescents. Voilà typiquement le genre de titre qui aurait pu avoir sa place dans la bande originale d’un "Rocky" ou d’un "Karaté Kid" à l’époque.

L’ensemble de cet opus exhale les heures de gloire de l’AOR par tous ses titres, multipliant les pièces poussant à l’optimisme et au courage (‘Dream Higher’, ‘Another Life’) dotés de refrains imparables, et les saillies plus nerveuses mais toujours furieusement mélodiques (‘Find Somebody To Love’, ‘Renegade Heart’). Les ballades sont redoutablement classiques et touchent droit au but (‘My Destiny’, ‘Everything To Live For’) tout en convoquant l’esprit des interprètes de ‘The Search Is Over’. Et puis, afin de ne pas totalement sombrer dans l’autoparodie, Pride Of Lions n’hésite pas à distiller quelques éléments de West Coast par-ci (‘Driving And Dreaming’) ou légèrement jazzy à la Toto par-là (‘Through It All’).

Partant du principe qu’il n’a de leçon à recevoir de personne en matière d’AOR des années 80, Pride Of Lions affirme ici sa marque de fabrique avec talent et autorité. Ceux qui n’apprécient pas ce genre musical continueront à le mépriser quelle que soit sa forme, alors autant ne pas prendre de pincettes et faire plaisir aux amateurs et autres têtes grisonnantes ayant connu leurs premiers émois aux sons des Foreigner, Toto, Journey et… Survivor. Pour tous ceux-là, "Dream Higher" fera l’effet d’une délicieuse cure de jouvence.

PRIDE OF LIONS

DREAM HIGHER

FRONTIERS RECORDS

A.O.R.